Alors que la saison de ski va débuter dans quelques semaines, je reviens aujourd’hui sur une grande championne à seulement 22 ans : Mikaela Shiffrin. En février dernier, elle est devenue pour la troisième fois d’affilée championne du monde de slalom. A n’en pas douter, Verstappen et elle, c’est du top niveau !
Elle est dans l’instant présent…
Après ce troisième titre, elle déclarait dans l’Equipe du 19 février dernier : « On avait choisi de se focaliser sur le géant et le slalom ici. C’était risqué, ça ajoutait de la pression sur ces courses, mais c’était le bon choix. Cela dit, là-haut, je n’ai pas pensé aux trois médailles, seulement à celle-ci, à ma course, à mon ski, à la nécessité de construire un nouvel écart en seconde manche. »
L’enjeu existe toujours pour un sportif de haut niveau ou un commercial. Le champion, c’est justement celui qui va être capable de se détacher de cet enjeu, pour se focaliser sur le jeu, sur la course, sur l’écoute de son client… Elle dit qu’elle pensait aussi à la médaille. Je dis que non, c’est un discours pour les journalistes. Elle était focalisée sur « comment » skier, et ses stratégies.
Le 15 septembre dernier, j’ai écrit un article sur le phénomène en F1, Max Verstappen. Regardez ce qu’il disait dans l’Equipe du même jour : « Je me concentre sur ce qui est bien, sur ce que je peux contrôler, sur ce que je peux améliorer. J’ai montré que j’allais vite, que j’avais la voiture pour le faire. A chaque course, je recommence et j’espère que la malchance s’arrêtera. »
Pour info, la malchance s’est arrêtée car il a gagné le grand prix de Malaisie, dimanche dernier.
Elle sait que la défaite rôde tout le temps…
A l’instar d’un Rafael Nadal, Shiffrin sait que la défaite ou la mauvaise perf, est tout le temps au bout du couloir. Du coup, non seulement ils s’entraînent tous les jours avec un engagement maximal, mais aussi le jour J, ils sont ultra concentrés sur ce qu’ils veulent faire. Ils ne laissent pas de « miettes » à leurs adversaires.
Shiffrin : « J’aime l’idée que chaque course est différente et que ce sera un combat. J’aime le combat. A Semmering (fin décembre), j’ai lutté plus que jamais. Mon ski n’était pas bon, mais à l’arrivée, le feeling était fantastique. Même quand je gagne avec deux ou trois secondes d’avance, je me dis que tout peut arriver quand je m’élance à la suivante. Il ne faut surtout pas penser à ces histoires de marge, ça vous fait perdre votre concentration. »
Vous avez réussi à gravir une montagne ? Redescendez, et mettez le même engagement à gravir la suivante ! Sinon, la chute peut être douloureuse…
Bon WE.
GS
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