L’ambition ne se décrète pas, elle se construit !

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Le récurrent et difficile sujet des objectifs revient sur le tapis aujourd’hui. Le golfeur Alexander Levy, numéro 1 français, en a fait l’expérience : L’ambition ne se décrète pas, elle se construit !

Dans le journal l’Equipe d’hier, Alexander Levy revient sur ses récents déboires, et en livre l’analyse. Après avoir gagné très tôt dans sa carrière, et être passé par des moments difficiles en terme de performance, le journaliste lui demande s’il n’avait pas pris la grosse tête. Levy : « Peut-être, mais je ne l’ai pas voulu. Ce sont les résultats qui m’ont amené à changer, pas ma personnalité profonde. J’étais trop concentré sur le résultat, pas assez sur l’entraînement et les moyens misent en place. »

Fabuleux de voir un sportif parler de cette manière. Il a identifié exactement l’origine de ses problèmes. Et oui, il ne pensait plus aux moyens à mettre en œuvre, mais aux conséquences. Il n’était plus dans l’action et le jeu, mais dans le futur. Il n’était plus concentré sur lui et ses stratégies, mais sur le fantasme de gagner, ou la peur de perdre. Il était entrain de creuser sa tombe !

Il a voulu aller trop haut trop vite ! 

Et voici comment son entraîneur, Alain Alberti traduit cette analyse : « Il a voulu aller trop haut trop vite. C’est bien d’être ambitieux, mais il n’était peut être pas armé à ce moment-là, et on a vu ce que ça a donné. »

L’ambition ne se décrète pas, elle se construit ! Avant de vouloir gagner tel ou tel tournoi, il faut prendre le temps de se construire. Son entraîneur dit « qu’il n’était peut être pas armé à ce moment-là ».

Mais c’est quoi être armé ?

Se fixer des objectifs de résultat, c’est possible, mais il faut s’assurer qu’ils vont vous pousser, qu’ils vont vous stimuler, qu’ils vont vous inciter à devenir excellent. Sinon, ils vont vous freiner, vous scléroser, vous castrer.

La règle d’or repose sur la constitution d’un socle solide. Ce socle repose sur trois piliers : se connaître, maitriser son métier et devenir un expert de son environnement.

– Pour performer il faut se connaître : points forts, axes d’amélioration, ses valeurs…

– Pour performer, il faut maîtriser techniquement son métier. Et là, il faut un peu de temps et d’entraînement

– Pour performer, il faut connaître son environnement : concurrents, adversaires, partenaires, contexte de l’action…

C’est la construction de ce socle qui vous conduira sur la route de l’ambition ! Et non le contraire !

Si vous n’êtes pas armés dans ces trois domaines, ne vous fixez pas d’objectif de résultat. Continuez à vouloir progresser, à vouloir être performant au quotidien, à vous concentrer sur le « comment ».

Au vu de cet article, je postule qu’Alexander Levy n’avait pas pris la grosse tête. Il s’était juste trompé d’objectif !

Bon WE

GS

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