Beaucoup d’entraîneurs ou de managers en entreprise, réclament que leurs joueurs ou leurs collaborateurs, doivent prendre des décisions. Oui, mais il y a des prérequis !
Alors qu’il était l’entraîneur des trois-quarts de Toulon, Mike Ford a remplacé Diego Dominguez au poste d’entraîneur principal, le 24 Octobre dernier. Trois jours auparavant, il accordait une interview au journal l’Equipe, où il dévoilait le jeu qu’il souhaitait installer au RCT.
Ford : « L’équipe de Toulon est composée de très bons joueurs de rugby. Je veux mettre en place une structure dans laquelle les joueurs soient libres de prendre leurs décisions, dans laquelle ils soient toujours en mouvement. Dans cette structure de jeu, les joueurs doivent être capables de prendre des décisions pour que ça fonctionne. Si vous prenez notre dernier match face aux Saracens (défaite 23-31 à Mayol), les Anglais avaient mis un plan de jeu pour nous contrer. Sur le terrain, on aurait dû être capables de changer ce qu’on avait prévu pour nous adapter. On a les joueurs pour ça. Si j’avais d’autres joueurs, je serais peut être plus rigide et j’imposerais sans doute des temps de jeu plus précis… »
Le premier prérequis pour prendre des décisions et s’adapter, est donc d’avoir les joueurs ad hoc
C’est comme la façon de manager. J’entends souvent vanter, le management participatif. Oui, si vos collaborateurs « correspondent » à ce type de management. Certaines personnes ne veulent pas s’adapter, ou ne veulent pas prendre de décisions. Il ne faut donc pas les « laisser dans la nature ». Ils peuvent avoir besoin d’un management plus directif. C’est dommage ? Non, c’est réaliste et efficace. Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas tendre vers plus d’autonomie. Aujourd’hui, c’est comme ça !
Il poursuit : « Avec des Fernandez-Lobbe, Nonu, Vermeulen, Trinh-Duc, j’ai les joueurs pour le faire. Mais ça, il faut le travailler tous les jours aux entraînements. C’est comme les skills (technique individuelle). Si tu ne t’entraînes pas, tu es de moins en moins bon. »
Le deuxième prérequis pour prendre des décisions et s’adapter, c’est donc l’entraînement
L’autonomie vient de la perfection, vient de la maîtrise, donc vient de l’entraînement. Plus l’adaptation est rapide, plus elle est fluide, plus est elle simple dans le process… Plus l’individu maîtrise.
Ce sujet rejoint celui de l’intuition. Selon moi, l’intuition (ou l’instinct), c’est la matérialisation inconsciente, de connaissance ou de comportement. Ça peut paraître être du feeling, mais en fait, c’est la conséquence de l’entraînement. Après le stade de l’intuition, viendra celui de la théorisation. Savoir comment on fait bien, est le début de la régularité, donc du haut niveau !
Bon WE
GS
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