La mer ? Un adversaire et un allié !

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Armel Le Cléac’h vient d’accomplir l’exploit de gagner le Vendée Globe. Il a bouclé son tour du monde en 74 jours, record de l’épreuve. Quel bonhomme !

Quelle différence entre un marin et un « autre » sportif de haut niveau ?

Les marins d’aujourd’hui sont enfin reconnus comme étant de véritables sportifs de haut niveau. Mais qu’ont-ils en commun avec des tennismans, des footballeurs, des athlètes ou des basketteurs ?

L’engagement, la persévérance, le travail, la capacité à souffrir… sont autant de vertus qu’il faut développer pour réussir au haut niveau. Sans aucun doute, tous les champions les possèdent, et ce, quelque soit leur discipline.

Entre ces marins et ces « autres » sportifs, persiste tout de même une différence de taille : La mer est un élément naturel. Une source d’incertitude avec qui il faut composer pour gagner.

Les marins ont l’obligation d’être humbles. Ils ne peuvent pas faire de complexe de supériorité. Ils ont l’obligation de très bien préparer leur « voyage ». Ils ont l’obligation d’être concentrés en permanence. Ils ont le devoir d’analyser leurs courses pour capitaliser. Etc.

Les « autres » sportifs ont les mêmes devoirs s’ils veulent durer au plus haut niveau. Malheureusement, l’environnement ne les y oblige pas forcément. Ils n’ont pas un élément naturel qui les pousse dans leurs retranchements.

La mer, un formidable allié psychologique !

Alors oui, la mer est un redoutable adversaire car sa fougue et sa puissance peuvent vous faire perdre la vie. Mais par voie de conséquence, c’est un allié sur le plan psychologique. Elle vous oblige à être prêt, à rester concentré, à vous engager pleinement dans l’action…

Les « autres » sportifs devraient s’en inspirer et se considérer comme des marins. Dans la réalité de la compétition, c’est la même chose. Le footballeur qui fait un complexe de supériorité va prendre une claque à un moment. Le tennisman qui ne prépare pas bien ses matchs va payer à un moment. Le basketteur qui n’est pas acteur de son match va se faire dévorer. Etc.

Les marins n’acceptent pas l’à-peu-près. Mais surtout ils n’ont pas le choix, au risque d’y laisser leur vie d’homme. Les « autres » sportifs ne devraient pas accepter l’à-peu-près, au risque d’y laisser leur vie professionnelle.

L’incertitude du résultat pèse beaucoup plus sur les marins. Ils se concentrent alors sur ce qu’ils peuvent contrôler : leur préparation, leur condition physique, leur alimentation… Les « autres » devraient suivre le même chemin. Mais pour beaucoup, il leur faudrait naviguer pour en prendre conscience.

On touche là, à un certain paradoxe de l’espèce humaine. Ce devrait être plus facile pour les « autres » sportifs de se préparer mentalement, car leur vie n’est pas en danger. Or, sur un plan strictement psychologique, c’est plus facile pour les marins, car ils n’ont pas le choix !

On peut donc avancer l’idée que pour performer et être engagé dans ses projets, il faudrait que l’individu se sente en « danger », ou du moins dans un certain inconfort. Cher manager, à bon entendeur…

Bon vent pour 2017 !

GS

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