C’est dommage de devoir tomber bas, pour devenir meilleur. Malheureusement, c’est souvent ce qui arrive. Il faut se brûler pour commencer à se mettre sur la route de la performance.
C’est ce qui est arrivé au Rugbyman du Stade Français, Jules Plisson. Mais que lui est-il arrivé ? Dans l’Equipe d’hier, il revient sur ce qui a été pour lui, un déclic.
Plisson : « Avant, quand je faisais des erreurs, j’essayais toujours de me justifier, de trouver des excuses. Aujourd’hui, j’accepte totalement la critique. Je mets tout en place pour m’améliorer. Le « déclic » s’est produit en Challenge Européen aux Harlequins. J’ai été catastrophique ce soir-là. Je suis passé totalement à côté de mon match. Durant le week-end, j’ai envoyé un message à Gonzalo (Quesada, manager du Stade Français) pour le voir, pour discuter. Il avait peur que je me cherche encore des excuses. Au contraire, je lui ai dit : « Je ne suis pas à mon niveau. J’aimerais que tu m’aides à le retrouver. » J’ai aussi demandé des retours à Greg pour m’aider à progresser sur mon jeu. Idem avec Omar sur ma défense. Après ce match aux Harlequins, j’étais dégoûté du rugby. J’avais honte de ce que je faisais sur le terrain. Je ne me reconnaissais pas. Je ne savais plus quoi faire. »
Il a donc arrêté de se chercher des excuses, et donc de reporter la faute sur l’environnement. Si je suis certain d’une chose aujourd’hui, c’est que les gens qui réussissent fonctionnent en « causalité interne ». « J’ai une responsabilité dans tout ce qui m’arrive ». Peu importe si parfois cet adage n’est pas vrai. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils se mettent dans une dynamique de progression permanente.
Les « petits » se plaignent et se complaisent dans l’inaction. Les « grands » analysent leurs responsabilités et se remettent à l’ouvrage.
Je n’aime pas la remise en question…
Je suis un partisan sans faille de l’analyse, mais pas de la remise en question. Se remettre en question signifie pour moi, tout remettre à zéro. D’oublier et d’effacer ce qui a été fait.
Généralement, ceux qui se remettent en question sont ceux qui se laissent aller à se comporter en fonction des résultats. Quelle erreur ! Que vous gagnez ou que vous perdez, il faut analyser. Analyser pour comprendre et réguler ce qui doit l’être, vous conduira sur la route de la régularité. Pour ne pas faire « reset » sur votre passé, construisez pas à pas. Et pour ça, rien de tel que l’analyse permanente de mes responsabilités.
Il ne se projette plus…
Donc, il ne se cherche plus d’excuses, se met en action pour constamment progresser, mais en plus, il ne se projette plus en terme de résultat. Il reste dans le présent. Concernant le futur tournoi des Six nations : « J’ai envie d’y participer. Mais aujourd’hui, ma priorité est de continuer à prendre le plaisir que je suis entrain de retrouver en jouant. Et je ne me dis pas : « Jules, il te reste cinq ou six matchs pour tout cartonner avant la liste ».
Ne vous trompez pas, cette façon de raisonner n’empêche pas l’ambition !
Il a donc fallu qu’il se brûle pour raisonner en causalité interne. C’est dommage, mais bravo pour avoir su réagir. N’attendez pas d’être au fond du trou, ayez ce réflexe en permanence.
Allez, très bon Noël à tous 😉
GS
Crédit Photo :