AH CETTE NOUVELLE GENERATION…

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L’ancien sélectionneur national de Rugby, Philippe Saint-André, vient de sortir un livre. Il revient sur son mandat, et évoque différentes raisons de son échec.

Parmi elles, il nous parle de cette nouvelle génération. Voici quelques extraits dans l’équipe d’hier.

Une nouvelle génération ou un groupe d’individus

« … En bataillant pendant quatre ans avec une nouvelle génération… »

 « Quand tu n’arrives pas pendant quatre ans à prendre la quintessence de tous ces mecs-là… Automatiquement, je me suis gouré sur des choses… »

 « Les anciens sont plus sur ce truc de se resserrer, quand la nouvelle génération est sur le plaisir, la confiance, le positif. Elle a du mal à entendre le négatif mais, à un moment donné, quand tu n’es pas bon et que tu prends des branlées, tu ne peux pas dire que ce sont les meilleurs du monde ! »

Mais c’est quoi son problème à Saint-André ? Comme bon nombre d’entraîneur ou de manager, il a loupé une étape dans son management. Il a voulu imposer ses idées, il a voulu faire comprendre, il a bataillé, il a voulu que les joueurs voient les choses comme lui… Il n’a pas tenu compte des individus qu’il avait en face de lui…

Manager = connaître l’autre

Avant d’imposer, il faut connaître. Lui et son staff, nous ont souvent évoqué le fait qu’ils faisaient des entretiens individuels. Il existe plusieurs types d’entretiens individuels, mais je parie que les leurs étaient essentiellement directifs. Ils n’étaient pas là pour comprendre, mais pour sortir leur science.

La nouvelle génération peut entendre du « négatif ». Il suffit juste qu’elle comprenne. Il suffit juste de l’accompagner à mettre du sens. Il suffit juste que le cadre soit posé. Il suffit juste que le management soit juste et cohérent. Il suffit juste de recadrer quand ils sortent du cadre… ça fait un peu de travail tout ça…

Pour pouvoir « tirer la quintessence de quelqu’un », encore faut-il créer les conditions de motivation et de confiance. Du coup, on ne tire rien. C’est le joueur qui s’engage. Le rôle du coach est de permettre cette expression.

C’est toujours facile de masquer ses incompétences par des causalités externes. Sous prétexte qu’il a été un grand joueur, il est devenu un entraîneur. Mais c’est un métier qui s’apprend. Et là, pour le coup, il l’a appris.

Très bon WE

GS

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