Les « grands » ne parlent pas de résultat ! Ils se donnent les moyens d’en avoir. Le journal, l’équipe magazine de samedi dernier, est consacré à Thierry Henry. Quelle classe !
Il évoque énormément de sujets passionnants, mais je vais m’arrêter sur ses années Barcelone. Oui, dans ce club, la culture de la gagne est présente. Mais c’est quoi la culture de la gagne ? Ça n’est pas le dire, c’est construire au quotidien, car le résultat n’est qu’une conséquence.
Premier extrait. Henry : « je me rappelle ce que nous disait Pep. Il n’évoquait jamais le résultat, même avant les échéances cruciales. Il répétait : « Nous avons une identité, nous sommes dépositaires et responsables de cette identité ? Je veux qu’on dise, quel que soit le score à la fin du match, que notre équipe du Barça joue au football ».
Quand je dis que les grands ne parlent pas de résultat, ils se donnent les moyens d’en avoir. Et vous allez voir, pour Pep Guardiola, le mot « faire » n’est pas un vain mot.
Le journaliste demande à Henry : « concrètement, comment se caractérise ce travail au quotidien ? ». Il répond : « Par la vitesse des passes. Fortes. Au sol. Toujours. Des jeux de position. Pep, si tu étais 50 centimètres trop à droite, il arrêtait la séance pour te replacer. Moi je devais systématiquement me mettre sur la ligne pour que les mecs derrière moi puissent passer à l’intérieur, sans quoi je les bloquais et je bloquais le courant du jeu. Toujours offrir une solution extérieure et à la récupération presser très haut, savoir qui allait sortir pour presser, à quel moment et comment le couvrir. Je savais exactement où je devais être et ce que je devais faire au moment où mes défenseurs centraux prenaient le ballon, avant qu’ils ne relancent à cent mètres de moi. Dès cet instant, tout était cadré à la seconde et au millimètre. Après, dans les trente derniers mètres, il fallait laisser vivre notre instinct, garder la spontanéité. Mais avant les trente mètres, tout était programmé. »
Le mental est la gestion de l’incertitude. Par la clarté de ses conceptions tactiques, Pep Guardiola permet à ses joueurs d’avoir des certitudes factuelles, donc d’être fort mentalement.
Et quand on voit la quantité de travail qu’il faut effectuer pour arriver à un tel rendu, on s’aperçoit que tout le temps, que vous pensez à l’éventualité de perdre ou de gagner, c’est du temps de perdu. Il faut faire…
GS