UNE CLAQUE NORMALE

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En ce mercredi, j’écris habituellement un papier sur le monde de l’entreprise. Au vu de l’actualité, je suis contraint de parler de sport et de football. Le Brésil a perdu 7-1 en demi-finale de coupe du monde contre l’Allemagne !

C’est quoi une claque ? Dans des temps plus anciens, les enfants prenaient une claque quand ils avaient fait une bêtise. Le Brésil a pris une claque hier soir, il a donc fait une bêtise. En fait, il en a fait plusieurs, mais une m’intéresse plus particulièrement. L’approche psychologique de cette coupe du monde.

Depuis le début de cette coupe du monde, nous pouvions penser qu’ils allaient gagner, car ils en « voulaient » plus que les autres. Mais non, ça ne marche pas comme ça le haut niveau.

Le problème, c’est que dès l’annonce du lieu de cette coupe du monde, les Brésiliens ont estimé que c’était « leur » coupe du monde. Ils n’allaient donc pas jouer pour la gagner, mais pour ne pas la perdre. C’est totalement différent, et ça entraîne des comportements inadaptés dans le sport de haut niveau :

–      Thiago Silva, lors de la séance des tirs aux buts, contre le Chili en 1/8 de finale, explose littéralement sur le plan émotionnel. Il est en larme et demande au coach de ne pas tirer le penalty. Il a peur

–      David Luiz, qui rentre à l’échauffement au sprint, les deux bras levés vers le ciel. C’est sûr, il montre qu’il a envie, mais c’est plus du spectacle

–      Une hymne nationale chantée avec une intensité folle. C’est beau, mais je ne suis pas certains qu’à ce moment là, les joueurs soient concentrés sur ce qu’ils ont à faire dans le jeu

Quand vous abordez une compétition de cette manière, vous ne respectez pas les fondamentaux du haut niveau. Et en plus, si vous tombez contre une équipe qui les respecte, vous explosez. C’est ce qui c’est passé.

On peut penser que c’est irrationnel de prendre 7-1 en demi-finale de coupe du monde. Mais c’est le contraire. La compétition est révélatrice du travail que vous avez fait en amont. Quand le travail en préparation mentale, ressemble à du néant, vous êtes mystifiés. C’est un juste retour à la réalité…

Concernant l’Allemagne, je vous invite à relire le papier que j’avais écrit le 6 février 2013, concernant la culture de la gagne. Extrait :

« Au sujet de LOW, un entraîneur Allemand, felix MAGATH dit ceci : « Depuis plusieurs années, LÖW a oublié d’inculquer à son groupe la culture de la gagne et de la combativité ».

Depuis 2006, l’équipe d’Allemagne a atteint les Demi-finales de toutes les compétitions majeures auxquelles elle a participé. Pas trop mal, non ?

Mais surtout, son sélectionneur à un vrai projet de jeu, une vraie philosophie du management, il s’est entouré d’experts dans les différents domaines qui composent la performance, il suit les joueurs toute l’année, il passe du temps avec eux pour les comprendre…

Voilà, c’est ça la culture de la gagne : mettre tous les moyens en œuvre pour être performant ! J’espère que Joachim LÖW restera longtemps le sélectionneur de l’Allemagne, car les gens compétents comme lui ne courent pas les rues.»

Comme quoi, la compétence et la cohérence, finissent toujours par triompher…

GS

Photo : http://www.directmatin.fr/foot/2014-07-03/pourquoi-y-t-il-onze-joueurs-dans-une-equipe-de-foot-681575