Il ne suffit pas de connaître parfaitement les caractéristiques techniques d’un métier ou d’un sport, pour être un bon entraîneur ou un bon manager. Encore faut-il être entraînant ! Encore faut-il donner envie !
C’est Sébastien Bruno, en charge de la mêlée chez les rugbymen bleus, qui l’affirme dans l’Équiped’hier. Il se nourrit de tous les sports et de beaucoup d’entraîneurs, pour affiner ses convictions dans le management. Ce qu’il retient d’essentiel, notamment en écoutant Guardiola, l’entraîneur de foot de Manchester City, c’est que le plus difficile dans le métier de manager, c’est de faire en sorte que les joueurs soient derrière toi à 100%.
Bruno : « La franchise est essentielle. Après, il ne faut pas se donner un rôle mais être soi-même. Je suis un peu un ours, donc je dois me faire violence. Mais prenez Guardiola. Il commence par faire passer des messages, il est technique, pointu. Et derrière, il vous donne envie. Le mec est proche des joueurs, il sait dire les choses quand elles ne sont pas bonnes, mais aussi être entraînant.
Bernard (Laporte) faisait ça très bien. Il gardait toujours les mecs sous pression et, quand il parlait, tout le monde l’écoutait. Alors que certains managers captent cinq minutes d’attention et, derrière le joueur décroche. C’est ça l’aspect le plus compliqué du métier : que les joueurs soient derrière toi à 100%. Vous pouvez ressentir le besoin de secouer les joueurs, mais vous prenez le risque de les braquer.
Le mieux, c’est de faire du cas par cas, parce que si vous avez six ou sept garçons à dos, votre équipe est coupée en deux et vous n’êtes vraiment pas bien. Si vous êtes droit, les mecs suivront. »
Dans le but d’être entraînant, je retiendrais 3 points essentiels de ses idées :
Être soi-même et sincère…
Tout à fait d’accord, être franc, sincère, droit et honnête, est essentiel ! Oui, le collaborateur va juger votre niveau d’expertise technique. Mais il va aussi être très attentif à l’humain que vous êtes. Il pardonnera l’erreur du professionnel que vous êtes, mais jamais la lâcheté, la manipulation, le manque d’honnêteté, le manque de courage, le manque de sincérité…
Dire les choses…
Directement relié au premier point, la capacité à dire les choses est essentielle pour être entraînant. Évidemment, les remarques positives stimulent. Mais les remarques négatives sont aussi entraînantes. Si elles sont justes, c’est une preuve de considération.
Faire du cas par cas…
Oui, pour être entraînant il faut faire du cas par cas. Nous sommes tous différents, donc les leviers de motivation sont multiples. Un bon manager s’adapte à son environnement et à ses hommes. C’est pour ça que manager est un vrai métier, et à temps plein. Pas avec une fonction opérationnelle à côté, sinon il est G.O au club Med.
Ayez envie pour donner envie…
Je rajouterais un autre élément incontournable pour être entraînant : avoir envie que le joueur progresse et performe. Avoir envie que votre collaborateur soit meilleur chaque jour. C’est pour moi la base !
Trop d’entraîneurs ou de managers veulent d’abord gagner, mais d’abord pour eux. Pour leur carrière, pour leur égo, pour leur image… Ce ne sont donc pas des leaders, ils sont dans la gestion, voir la manipulation. Ils pensent encore qu’ils peuvent gagner seul. Ils se privent d’une richesse incroyable : la puissance d’un homme quand il se sent « aimé ».
Encore une fois, vous voulez gagner ? Soyez vous-même, soyez droit, dîtes les choses, faîtes du cas par cas, et ayez envie d’aider l’Autre… Vous serez alors « entraînant » !
Bon WE
GS
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