UN BON COUP DE GUEULE

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Le bon coup de gueule à l’ancienne disparait peu à peu. Désormais, il faut contrôler ses émotions, faire preuve d’empathie, de calme, de pédagogie… Mais est-ce incompatible avec la clarté ou la franchise ? Evidemment que non. Tout est une question d’équilibre et de forme.

La revue management de ce mois-ci, fait un reportage sur les coups de gueule à « l’ancienne ». Dans cet article, il nous est expliqué « qu’il y a eu un basculement des valeurs dominantes dans nos sociétés. La force, l’autorité et la puissance se sont fait détrôner par le respect, la douceur, l’empathie, la tolérance, etc. »

Cette introduction de nouvelles valeurs est très positive, mais il ne faut pas tomber dans l’illusion que les conflits ont disparu. Le coup de gueule à du bon, dans ce sens où au moins, les choses sont dites.

Rappelez-vous la définition du mental. C’est la gestion de l’incertitude. Moins vous dîtes les choses, plus vous entretenez de l’incertitude. Plus vous êtes clairs sur vos attentes, précis dans vos demandes, objectif et loyal dans vos critiques, plus vous renforcez le mental de vos collaborateurs.

Les philosophes, Miguel Benasayag et Angélique Del Rey, déclarent « que le coup de gueule a ceci de bon, notamment, qu’il permet d’évacuer ses frustrations, de verbaliser ses peurs et d’éviter que des situations larvées ne perdurent et ne finissent par empoisonner le quotidien. »

Ils ajoutent : « Cette manie de taire les problèmes et d’esquiver les disputes n’a pas pour autant fait disparaître la violence en entreprise. La politique de l’autruche aurait plutôt tendance, au contraire, à exacerber le malaise en instillant un climat de violence diffuse, sourde et insaisissable, puisque invisible. »

C’est triste de voir le coup de gueule disparaître. Ce serait une évolution si plutôt que de « gueuler » de manière forte et incompréhensible, les choses seraient dites de manière claire et sans ambigüité. Malheureusement, on a enlevé le coup de gueule, pour le remplacer, par de l’incertitude, du paraître, de la stratégie comportementale ou de communication. Très mauvais changement…

L’évolution de plus comprendre les autres, faire preuve d’empathie, respecter le parcours et les ambitions de chacun… est une très bonne chose. La régression de ne plus dire les choses, est une très mauvaise chose.

Vous voulez gagner ? Faîtes les deux !

GS

Photo: http://dailygeekshow.com/2014/08/19/relation-temperemant-probleme-maitrise-de-soi-altercation/colere-conflit-cri/