Pour ce dernier article de l’année 2013, j’ai choisi de faire une revue de presse, des articles lus ce week-end et aujourd’hui. J’en ai sélectionné trois : 1 Flop et 2 Top.
Le Flop concerne José Anigo, l’entraîneur de football de l’Olympique de Marseille. Dans le journal l’Equipe d’aujourd’hui, il déclare ceci : « On va jouer les deux coupes nationales à fond, car dans notre situation, on ne peut rien négliger. »
Mais ça veut dire quoi jouer à fond ? S’ils étaient bien placés en championnat, ils ne les joueraient pas à fond ? Encore des discours généralistes, qui ne veulent rien dire. Le haut niveau, ça n’est pas de décidé de jouer à fond ou pas. Ça n’est pas de faire des prévisions sur d’hypothétiques comportements ou résultats. C’est de s’exprimer dans l’instant présent, d’être immergé dans l’action, de jouer quelque soit le niveau présumé de l’adversaire ou le type de compétition. Et au fait, maintenant que les joueurs savent qu’ils vont jouer ces deux compétitions à fond, est-ce qu’ils vont courir plus vite ? C’est ridicule…
Mes deux autres articles concernent des entraîneurs de haut niveau : Philippe Hervé, coach de Basket de Orléans, et Christian Gourcuff, coach de football de Lorient.
Dans l’équipe d’aujourd’hui, Philippe Hervé, nous détail une partie de ses méthodes de management :
« Quand il y a un coup de gueule, c’est qu’il y a une faute de la part d’un individu ou d’un groupe. Une faute, c’est une erreur répétée sur quelque chose que l’entraîneur a fixé comme priorité. Mon métier, c’est de fixer une ou deux conditions de succès ou priorités à mes joueurs pour chaque match. Si c’est respecté mais qu’on ne gagne pas, c’est à moi d’assumer. S’il n’y a pas l’investissement nécessaire par rapport à ces priorités, c’est de l’irrespect vis-à-vis de moi et du staff. Et ça, je ne peux pas le supporter. Donc il y a un recadrage : « Là, je ne te demande pas ton avis, tu vas juste m’écouter et je vais te rappeler que j’ai fixé ceci comme condition du succès, donc tu le fais… »
Excellent ! Il est garant des moyens à mettre en œuvre pour être performant. Il ne met pas de pression sur le résultat. Il met de la pression sur ce qui ne dépend que des joueurs pour être bon. Si les joueurs remplissent les priorités définies, et qu’ils ne gagnent pas, il en assume la responsabilité. Bravo !
Je termine par les propos de Christian Gourcuff, dans le journal Ouest France, d’hier :
« C’est plus motivant de faire la deuxième partie de la saison pour accrocher des places d’honneur. Il ne faut pas avoir peur de son ombre et jouer petit bras. Cela permet de se concentrer sur le jeu. Quand on a le nez dans le résultat, on a tendance à déjouer, ce qui n’est pas épanouissant. »
Non seulement ce n’est pas épanouissant, mais en plus c’est le chemin le plus court pour perdre. En créant les conditions pour que ses joueurs soient focalisés sur le jeu et non sur l’enjeu, il les rend fort mentalement. Il optimise donc l’obtention de résultats positifs.
Bravo Messieurs Hervé et Gourcuff !
Très bonnes fêtes
GS