Pourquoi le RC Lens est sur la bonne voie ?

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Allez, on repart sur les chapeaux de roues pour cette nouvelle saison, avec un sujet essentiel sur le chemin de la performance : la fixation d’objectif.

Nombre de dirigeants, managers, entraîneurs, fixent des objectifs de résultats (objectif qui ne dépend pas que de soi, comme une place au classement, ou un chiffre à réaliser), alors que le résultat n’est qu’une conséquence des moyens misent en œuvre. Ce n’est apparemment pas le cas de Philippe Montanier, le nouvel entraîneur du Racing Club de Lens. Sur le site maligue2.fr, du 31 juillet dernier, il déclarait ceci :

Des objectifs de comportement…  

« En fait, la Ligue 1 n’est pas un objectif, mais sera plutôt une conséquence. On s’attelle d’abord à bien travailler ensemble, à être performants sur les plans défensif et offensif. Ce sera la suite logique de nos performances qui nous conduira en L1. On part quand même de la 15e place. Pour aller chercher les deux premières, la route est longue ! Il y a peut-être des adversaires mieux armés que nous. On aura des objectifs de comportement, d’attitude, de niveau de jeu à respecter. Si on arrive à coordonner tout ça, peut-être qu’on ne sera pas loin. »

C’est excellent ! Il prend les étapes une par une. Les équipes qui vont monter vont prendre les choses dans l’ordre. Avant de se projeter vers un résultat espéré, il y a un certain nombre de paramètres à contrôler et à travailler :

  • Il faut avoir un diagnostic précis des forces et faiblesses de son équipe. Or, en début de championnat ce diagnostic est généralement incomplet, sauf exception comme le PSG (voir ci-dessous)
  • Il faut avoir un diagnostic précis de l’environnement. Autrement dit, des adversaires ou des concurrents. Vous pouvez être performant et perdre le match, car l’adversaire vous a été supérieur. Si vous voulez absolument monter, vous estimez que vous pouvez (devez) battre tout le monde. En cas de défaite, c’est donc un échec. Or, est-ce que c’est le cas ? Pas forcément
  • Il faut s’assurer que vos joueurs ou collaborateurs sont capables d’assumer un objectif de résultat. Assumer, c’est pouvoir mettre de côté cet objectif pendant l’action, pour se concentrer sur le jeu. C’est aussi avoir la capacité de s’entraîner à fond, indépendamment du résultat du week-end

Ça fait quand même un certain nombre de questions à régler avant éventuellement se lancer sur un objectif de résultat.

En fait, lorsqu’un dirigeant ou manager fixe un objectif de résultat, c’est souvent pour ce genre de raison : on n’a pas le choix pour des raisons économiques, on est obligé pour séduire les sponsors, cet objectif va permettre de motiver les joueurs, etc.

C’est une hérésie car ça n’a rien à voir. La performance n’a aucun rapport avec la gestion financière d’un club. Les sponsors veulent d’abord voir un jeu cohérent, si possible du spectacle, et se reconnaître dans le comportement des acteurs. Enfin, il existe des ressorts de motivation bien plus puissants que le seul résultat.

Même le PSG…

Ou alors, les questions ci-dessus ont déjà les réponses avant même de commencer. C’est le cas du PSG. Cette équipe sait qu’elle possède intrinsèquement les meilleurs joueurs du championnat. Et encore, c’est tellement évident de vouloir finir premier, qu’ils n’en parlent même pas. Le résultat ne va donc pas être perturbateur, ni motivateur. Ils savent que s’ils mettent les ingrédients tous les jours, ils seront champion !

Faîtes d’abord bien les choses comme le RC Lens, et vous verrez jusqu’où vous irez. Mais pire, quel que soit le résultat vous aurez pris du plaisir à être performant. Après, le résultat dépend de tellement de facteurs que c’est dommage de vouloir prendre du plaisir uniquement dans le résultat.

Quitte à commencer une nouvelle saison, commencez-là bien !

Bon WE

GS

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