Est-on forcément heureux quand on gagne ?

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Novak Djokovic est de retour ! Il vient de traverser une période trouble en terme de résultat, mais aussi en terme de sens dans son activité. La machine à gagner, veut devenir une machine à être heureux… Tiens, tiens, tiens…

Il a accordé une longue interview dans l’Equipe de lundi. Ses propos collent parfaitement avec le contenu de mon livre : « Gagner, 1er sinon rien ». Gagner n’est pas un résultat, mais un process. Gagner n’est qu’une conséquence. Novak commence à le comprendre.

La quête du bonheur…

Le journaliste lui demande s’il y a des similitudes entre lui et son nouvel entraîneur, André Agassi.

Djokovic : « Je vais vous dire où je vois de la ressemblance. Pendant la grande majorité de sa carrière, il a travaillé en pensant que gagner sur le court était la seule chose qui le satisfasse et le rende heureux. Mais il ne l’était pas. Il a très bien décrit ça en disant qu’il n’aimait pas le tennis, qu’il avait souvent eu le sentiment qu’on le forçait à jouer, qu’il se sentait vidé par le fait de jouer pour quelque chose d’autre que ses propres aspirations. Peut-être que je ne ressens pas exactement ce même genre de feeling mais je peux m’y référer. Moi aussi, durant des années, j’ai basé ma joie sur le fait de gagner un match de tennis. Toute ma vie, mon environnement, les gens autour de moi, ont sacrifié leur énergie pour moi afin que je maximise mon potentiel et devienne le meilleur joueur du monde. Et c’est arrivé, et j’en suis très fier. Mais je réalise aussi que je me basais trop sur le tennis et ses succès comme une source de joie et de paix intérieur. Mais, à la fin, ce n’est pas vrai, en tout cas dans ma manière de penser. Ce n’est pas le bon état d’esprit ».

Fantastique ! On peut donc devenir numéro 1 mondial en n’étant pas forcément heureux ! Et oui, mais ce n’est pas durable. La preuve avec Novak. La machine finit par s’enrayer. Pourquoi ? Parce qu’il ne jouait pas pour lui et ses propres aspirations, mais pour les « autres ».

Perdre n’est pas la fin du monde…

Il poursuit : « Parce qu’on ne peut pas toujours gagner. Et quand on perd, ce ne devrait pas être la fin du monde. On ne devrait pas être aussi déçu. Gaspiller autant d’énergie à être aussi déçu. Bien sûr qu’on ne s’en moque pas ! Si on s’en fout de gagner ou perdre, alors pourquoi devenir sportif professionnel ? Bien sûr que ça me préoccupe toujours, je veux toujours être numéro 1 mondial, gagner des titres en Grand Chelem, je l’ai toujours voulu. Mais je veux équilibrer ça. Dans le sens d’une stabilité émotionnelle. Je n’ai pas besoin de baser toute ma vie sur le fait de gagner ou perdre un match de tennis ».

Ne faîtes pas reposer l’exclusivité de votre bonheur sur vos résultats. Différenciez ce que vous êtes de ce que vous faîtes. Être est absolu ! Faire est relatif ! Alors, faîtes les choses sérieusement sans vous prendre au sérieux. Relativisez et donnez le meilleur dans tout ce que vous faîtes.

Ne vous trompez pas, ce monsieur va de nouveau gagner…

Bon WE

GS

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