3 excellents principes de management…

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Castres et son entraîneur, Christophe Urios, s’apprêtent à défier Toulon ce soir en barrage du Top 14. Mercredi dans l’Equipe, il nous expliquait ses principes de management. J’en ai retenu 3. Très intéressant !

L’entretien individuel

Urios : « Je veux que chaque joueur comprenne bien ce que j’attends de lui. C’est pour ça que tous les lundis matin, je fais entre dix et quinze entretiens d’un quart d’heure. C’est court et précis ».

Le mental est la gestion de l’incertitude. Plus le manager est précis sur ce qu’il attend de ses joueurs, plus il permet au joueur de renforcer son mental. C’est ce que fait et ce que veut Urios. J’espère juste qu’il écoute également. En 15 minutes ça me paraît difficile, mais peut-être qu’il le fait à un autre moment de la semaine. Un discours n’est pertinent qu’à partir du moment où il est adapté à la personne. Il faut donc passer beaucoup de temps à connaître ses joueurs ou ses collaborateurs.

Des entraînements « réels »

Urios : « Cette année, on a fait le pari de travailler différemment. Tous les mardis, on s’entraîne sous pression, dans les conditions d’un match. Toutes les grandes équipes bossent comme ça : Les Anglais, les All Blacks, les Saracens… Jouer un mouvement à deux à l’heure, c’est facile. Sous pression, c’est plus dur. Si tu bosses plan-plan, comme je le faisais avant, avec des entraînements longs d’une heure et demie où tu passes ton temps à réexpliquer les choses, ça ne peut pas marcher ».

S’entraîner dans des conditions proches du réel, est très intéressant. Ceci notamment, pour atteindre l’objectif de ne pas différencier la compétition des entraînements. Certains vous affirmeront que ce n’est pas possible. C’est faux ! Tous les grands champions ont la même implication, le même engagement, la même concentration, dès lors qu’ils rentrent sur un terrain. Match ou entraînement, c’est pareil. Les « petits » s’entraînent doucement et ont la pression du résultat pendant le match. Les « grands » s’engagent dans tout ce qu’ils font, et ont la pression de la régularité comportementale.

Un projet comportemental collectif

Urios : « Chez nous, les valeurs sont choisies, votées et partagées. Ça se passe aussi durant l’intersaison. Quand t’as quarante-cinq mecs, c’est pas facile de mettre tout le monde d’accord. Alors, on se réunit et on parle… Cette année, on a décidé que nos valeurs seraient le travail, la solidarité, la fierté et le respect. Après, une fois que tu les as choisies, c’est difficile de ne pas les respecter. Ou alors t’es un connard. »

Très intéressant, car ça permet d’avoir des repères sur le plan comportemental. Dans ce qu’il explique, l’exercice n’est cependant pas abouti. Il faut décliner ces valeurs par du concret. La solidarité c’est quoi ? Il faut donner des exemples de respect. Etc. C’est ce qu’on appelle la polysémie en science du langage : chaque mot à une définition différente en fonction des individus. Il faut décliner ces valeurs avec du concret, pour avoir un langage commun. Sinon, ça va être le règne des incompréhensions et tout le monde aura raison… Le bordel quoi !

Vous êtes sur le bon chemin Mr Urios…

Bon WE

GS

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