Oh manager et entraîneur ! Et si c’était de votre faute ?

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C’est toujours facile et commun d’accuser l’autre ! Il ne comprend rien… Il est entêté… C’est toujours comme ça avec lui… Dans beaucoup de cas, lorsqu’un entraîneur ou en manager n’arrive pas à se faire entendre ou comprendre, il accuse son interlocuteur.

Que ce soit vrai ou pas, n’est en soi pas très intéressant. Ce qui l’est, c’est de changer de posture. Plutôt que de lutter contre « l’autre », c’est plus intéressant d’attaquer les problèmes sous l’angle de sa responsabilité. Qu’est-ce que je n’ai pas bien fais ou raté, pour que cela se passe comme ça ? Voilà une posture vivifiante et contrairement à ce que l’on peut penser, apaisante.

Cette idée est devenue le noyau dur du management de l’ancien sélectionneur de handball, Claude Onesta. Dans son livre, le règne des affranchis, il évoque son maître, Jean Weber. Extrait :

Cherche la solution en toi…

« Un type ne respecte pas les consignes ? Et si c’était de ma faute ? Peut-être ne sont-elles pas suffisamment claires ? Sans doute n’ai-je pas su faire passer le message ? Et même quand le fautif recherche délibérément l’affrontement avec le staff, est-ce que je peux me dédouaner de mes responsabilités ? Si un joueur pro agit ainsi , c’est que mes demandes ne lui correspondent pas. Et, d’une certaine façon, c’est aussi mon problème. Voilà le message de Jean. Voilà le noyau dur de ma pensée managériale. Ne t’occupe pas des autres, cherche la solution en toi-même. Va au-delà des faits de jeu, du gardien qui a des mains en mousse, de l’arbitre qui a des yeux de taupe, et demande-toi comment tu aurais pu immuniser ton équipe contre ses inévitables péripéties. Au début, il m’est arrivé de vouloir échapper à cette riche mais douloureuse introspection. Je râlais en mon for intérieur. J’en avais marre de me flageller intellectuellement. Mais à chaque fois j’essayais de prendre une voie de contournement, le maître me rattrapait par le cerveau. « Viens là, Claude, on va réfléchir… » Ah çà ! Pour réfléchir, j’ai réfléchi. Et aujourd’hui, je sais que je ne lui serai jamais assez reconnaissant de m’avoir transmis cette intransigeance dans un monde où tout le monde essaye de mettre la poussière sous le tapis du voisin ».

Cette façon d’envisager le management est fabuleuse, pour au moins 3 raisons majeures :

  • Se remettre en question dès que ça coince, permet d’avancer et de progresser.
  • Vos joueurs ou collaborateurs vont s’en apercevoir. Ils ne vont donc plus mener un « combat » contre vous, mais vont aussi apprendre à chercher la solution en eux. Vous les mettez sur la route de la responsabilité et l’autonomie.
  • C’est reposant ! Plus besoin de critiquer et d’accuser. Vous êtes désormais dans la recherche. Du coup, plus aucun problème, que des solutions à trouver.

Travaillant seul, cet état d’esprit m’habite depuis longtemps. Si je n’ai pas de résultat, je dois me remettre en cause. Impossible d’accuser « l’autre » parce que je suis seul ! Ce n’est pas s’accuser pour se flageller, mais pour avancer et finir par comprendre que c’est moi qui construis mes résultats. Pas les autres !

S’il y avait plus de monde à fonctionner de cette manière, nos entreprises, nos clubs et le monde en général… (Je vous laisse finir cette phrase…)

Bon WE.

GS

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