Comment manager en période de crise ?

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Toutes entreprises et clubs sportifs vivent à un moment, des périodes moins bonnes en terme de résultat. C’est ce qui s’est passé pour l’Équipe de France de rugby. Un nouveau staff est arrivé avec de nouvelles méthodes. Dans l’Équipe du 14 mars dernier, Philippe Doussy, le spécialiste des Skills (technique individuelle) nous livre un aperçu de sa philosophie de travail.

Pour aborder et manager un groupe en période de crise, j’ai retenu 3 leviers essentiels :

Une bonne ambiance de travail

Philippe Doussy, concernant sa philosophie à l’entraînement : « C’est le climat de travail. Si l’on veut faire des gestes techniques précis et fluides, il faut être relâchés. Si on crée une ambiance de travail rigide, le joueur aura du mal à s’exprimer. On oublie parfois que le rugby est un jeu et à travers cette notion on retrouve des sourires, le bon langage et on est beaucoup plus fluides. À partir de là, on peut construire des schémas moteurs. »

Le danger quand on est dans une période de crise est de se crisper. Fini les sourire, Fini les blagues, Fini le bonheur… Il ne faut pas tout confondre ! Ce n’est pas soi-disant parce que je fais « le sérieux », que je vais bien faire les choses. On peut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Pas de panique, mais du sourire et des actes !

Focaliser le joueur sur ses points forts

Doussy : « Il faut connaître les points forts de ses joueurs et les conforter dedans. Si tu es bon sur les changements d’appuis, je vais t’en faire faire. Et tu vas retrouver des sensations, battre les défenseurs. Après ce sont de petits détails à améliorer. Mais si tu dis à un joueur : « Tes points forts, bof ! Tes points faibles, il y a ça, ça, ça et ça », ce n’est pas possible. Quand un mec est pris, c’est qu’il a des qualités. C’est important de les exprimer. Alors, elles peuvent être mentales, techniques, physiques. Ça s’appelle une équipe de rugby. Ensuite, il faut trouver des petites fenêtres pour travailler tes fondamentaux. Tous les joueurs de haut niveau sont forts sur les fondamentaux. »

C’est la base du management : connaître les points forts de vos joueurs ou collaborateurs et les focaliser dessus. On est bon quand on est soi. Tous les jours, vous devez mettre vos points forts sur la table !

Le travail…

C’est peut être évident, mais c’est toujours bon de rappeler les évidences. La répétition conduit à la perfection. Doussy : « Il faut passer par là. Ce sont les fameux détails du haut niveau. Plus je le fais, plus j’ai confiance en moi. »

Dans la plupart des situations de crise, la conclusion sera limpide : vous avez oublié les fondamentaux ! Vous n’avez pas respecté les basiques de la performance : vous avez définis des objectifs en décalage avec votre potentiel – vous n’avez pas pris en compte l’environnement – vous n’avez pas joué sur vos points forts – vous ne prépariez plus vos actions car vous étiez dans une période faste, et vous pensiez que le simple fait de vous présenter suffirait à gagner, etc.

Le plus difficile est de maintenir un haut niveau d’exigence sur le respect des fondamentaux. Cette exigence vous emmènera vers la régularité. Cette régularité limitera énormément les périodes et le temps des crises.

Ces leviers ne sont pas à activer qu’en période de crise. Ils sont à activer en permanence. C’est l’oubli des fondamentaux qui conduit à une période de crise !

Bon WE.

GS

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