Le sport collectif est d’abord un sport individuel !

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Beaucoup vont être choqués à la lecture de ce titre. On est une équipe – On va s’en sortir ensemble – L’important c’est le collectif… Tout ça c’est du vent ! La réalité c’est qu’une équipe est la conséquence d’une addition d’expression individuelle. Il faut donc s’attaquer à l’optimisation des performances individuelles.

Comment ? Le seul entraîneur européen champion du monde de rugby en 2003, Clive Woodward, nous livre quelques clés, dans l’Équipe du 6 mars dernier. Magnifique !

« Toute réussite sportive tient, avant tout, à la capacité des managers à responsabiliser leurs joueurs »

Woodward : « La première chose, c’est l’implication des athlètes. Cela ne sert à rien de faire venir des experts si c’est pour être directif et marteler : « Fais ci, fais ça. » Au fil de mes expériences, je l’ai constaté à chaque fois : les meilleurs sportifs travaillent en interaction avec leur coach, c’est un véritable partenariat. On a besoin de leur engagement total. Tout le travail nécessaire – les exercices techniques, la façon de se nourrir, la préparation mentale… – , Ils le feront quand ils seront seuls, c’est leur responsabilité. C’est pour cela que la relation entre le coach et le joueur est essentielle. Il faut qu’il sache ce qu’on attend de lui, et surtout comprendre pourquoi, dans quel cadre cela s’inscrit. »

Woodward parle de relation. Une relation, c’est une interaction, c’est un partage, ce sont des échanges, c’est de l’écoute… Ce n’est donc pas : « c’est moi qui décide de tout et vous suivez ». Dans un cadre et des convictions du manager, c’est une Co-construction.

La priorité, c’est l’optimisation individuelle…

Woodward : « Le rugby, au départ, n’est pas différents des sports individuels. Certains coachs ne l’ont pas compris mais les grandes équipes sont d’abord constituées d’individus. La première étape est d’amener ces individualités à leur maximum. En 2003, j’avais Jonny Wilkinson, Martin Johnson, Lawrence Dallaglio, des gars de classe mondiale. Si on utilise l’image du sport olympique, je voulais que Wilkinson soit l’ouvreur médaillé d’or, Johnson le deuxième-ligne médaillé d’or, etc. Cela n’a rien à voir avec l’équipe mais, quand on parvient à en faire des « world class players », on voit le vestiaire se transformer. C’est quasi naturel, l’équipe devient une évidence. »

Quel que soit le niveau supposé des joueurs ou des collaborateurs, le chemin est le même. Ils doivent participer pour adhérer à un projet !

« Les meilleures idées viennent des joueurs »

Woodward : « Je pense que le secret, pour un sélectionneur est de puiser les idées chez les joueurs. Les aider à les formuler, à les confronter, à les assembler. « En clubs, vous faites comment ? Et comment va-t-on faire, nous en équipe nationale, en attaque, en défense, sous pression ? » Les meilleures idées viennent des joueurs et l’idée, c’est de les capturer ».

Chef d’entreprise ou manager, c’est exactement la même chose pour vous ! Faîtes-en sorte que vos collaborateurs sachent ce que vous attendez d’eux en expliquant le sens, et impliquez-les. Vous ne serez pas à l’abri d’avoir d’excellentes idées, et vous créerez les conditions d’engagement et de motivation. Vous ne serez pas loin d’être champion du monde (A votre niveau)…

Merci Monsieur !

Bon WE.

GS

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