Ne pas confondre croyance et conviction…

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Le mental est la gestion de l’incertitude. Autrement dit, devenir fort mentalement, c’est construire des certitudes et des convictions factuelles. C’est l’opposé des croyances. Je ne me persuade pas, ou je n’achète pas les idées reçues, je me base sur du factuel !

Dans l’Equipe de samedi dernier, l’entraîneur du tennisman Lucas Pouille, Emmanuel Planque, évoque à merveille cette différence.

La hiérarchie, c’est de la théorie !

Il relate : « Je ne savais pas qu’il y avait des matchs qu’on devait gagner et qu’on pouvait gagner. Je sais qu’il faut jouer ! L’environnement du tennis français est une espèce de carcan un peu étroit et poussiéreux qu’il faudrait réajuster. Quand on est un joueur professionnel en Grand Chelem, quel que soit son adversaire, ça représente une menace. La hiérarchie, c’est très théorique. Mais ça impact les joueurs qui peuvent être sensibles à ce genre de concept émotionnel. Mon rôle est de déminer ces concepts émotionnels ridicules. »  

La croyance ici : c’est de penser que si j’ai tel classement, alors je vais forcément battre le joueur d’un classement inférieur !

Le factuel ici est tout autre : Au haut niveau, tous les joueurs sont dangereux. Si je ne m’exprime pas à mon niveau, si je ne respecte pas le plan de jeu, si je ne suis pas prêt physiquement, etc. Alors, il est fort probable que je vais être en grande difficulté.

L’important, c’est le quotidien !

Planque rajoute : « L’important est ce qu’on fait au quotidien pour essayer de s’améliorer. Chaque balle, chaque action, il y a du progrès. Là on va faire une récup, c’est le prolongement du match. Il y a deux chemins, soit tu la brades un peu, soit tu es d’une rigueur extrême. L’excellence, ce n’est pas un mot, ce sont des actes. J’entends beaucoup parler de la culture de la gagne. Je ne sais pas ce que ça veut dire, ce qui m’intéresse, ce sont les actes au quotidien, même chaque heure de la journée. »

Mais si Mr Planque, vous savez ce qu’est la culture de la gagne. C’est exactement ce que vous faîtes !

Il évoque un autre type de croyance, bien ancré dans le sport français : « L’idée c’est de combattre les idées préconçues (croyances) qui voudraient qu’on n’a pas le droit de perdre quand on est bien classé et quand on est mal classé, on n’a pas le droit de gagner. »

La réalité, c’est qu’il faut accepter et intégrer l’idée que je peux perdre, pour être en alerte permanente sur les moyens à mettre en œuvre. J’entendais Teddy Riner cette semaine sur RMC, qui disait : « je sais que je vais perdre un jour ». C’est ce qui le maintien en alerte permanente et lui oblige à ne négliger aucun adversaire.

C’est une différence majeure, entre les champions et les autres. Les champions savent que la défaite rode tout le temps, tel un chacal. L’exigence sur les moyens à mettre en œuvre est permanente. Elle ne résulte pas du présupposé niveau de l’adversaire ! Elle résulte d’une certitude pour tous ceux qui veulent gagner durablement !

Bon WE.

GS

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