En ces temps de coupe de France de football, les mots de motivation et de surmotivation, sont à la mode. Le « petit » qui rencontre le « gros » est naturellement surmotivé, et le « gros » sous motivé. Mais est-ce bien normal ?
L’année dernière, à la même époque, j’ai écrit un article intitulé : « les exploits sont anormaux ». Si l’on parle « haut niveau, je le pense toujours.
Dans l’Equipe d’aujourd’hui, l’entraîneur de Montpellier, Rolland Courbis, aborde ces notions de motivation et surmotivation. Son équipe rencontre ce soir, le PSG en 32e de finale de coupe de France. Le journaliste lui exprime l’idée qu’il n’a pas besoin de chercher à motiver ses joueurs pour ce genre de match.
Il répond : « J’entends ça depuis quarante ans ! Et je n’ai toujours pas compris ce que ça voulait dire ! Je sais bien que l’entraîneur ne sert à rien. Quand l’équipe perd, c’est de sa faute, et quand elle gagne, c’est grâce à tout un club. Mais moi, mon problème c’est de maintenir le même niveau de motivation que ce soit le PSG ou Lens en face. Et je suis peut-être encore plus inquiet quand on affronte le PSG parce que les joueurs risquent d’être surmotivés et de s’éparpiller. »
Rolland Courbis sait que le haut niveau, ce n’est pas de réguler son niveau de motivation en fonction du présupposé niveau de l’adversaire. L’important est d’être régulier dans sa motivation. Mais pour ça, il faut être ambitieux en terme d’exigence, de comportement, de respect des fondamentaux…
Ce n’est pas l’adversaire qui doit réguler votre niveau de motivation. C’est vous !
La deuxième chose très intéressante que nous livre Courbis, c’est que la surmotivation peut vous éparpiller. Autrement dit, l’important est de répondre au jeu et de s’exprimer. Un état de surmotivation, peut vous faire perdre de vue l’essentiel : la concentration sur l’instant présent et le jeu !
Quelque soit l’adversaire rencontré, les aspects techniques et tactiques sont primordiaux pour être performant. Il ne faudrait donc pas, qu’une surexcitation, vous fasse oublier qu’il faut être lucide sur un terrain pour prendre les bonnes décisions.
Naturellement, je conçois qu’un adversaire d’un championnat très supérieur, puisse décupler une motivation extraordinaire. Mais si on parle « haut niveau », je maintiens, c’est anormal !
J’en profite pour vous souhaiter une excellente année 2015. J’espère que vous avez des défis passionnants en perspective, et que vous prendrez du plaisir à les relever.
GS
Photo : http://www.rtl.fr/sport/football/rolland-courbis-hospitalise-apres-un-malaise-7774619623