Comment mettre son cerveau en mode automatique ?

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Stan Wawrinka a donc perdu, dimanche dernier, la finale de Roland Garros, contre l’extraterrestre Rafael Nadal. La veille, dans l’Equipe, il faisait un point sur ses performances et ses évolutions. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est fort mentalement.

Le mental est la gestion de l’incertitude. Wawrinka s’est construit, tout au long de sa carrière des convictions factuelles sur lui, son métier, son environnement… Du coup, désormais, sur ce qui ne dépend que de lui, il sait… Jugez plutôt !

 Le but ? Appliquer ce qui a été répété à l’entraînement…

Wawrinka : « Mentalement, quand j’arrive dans cet environnement, dans ces gros matchs, je sais que je ne vais pas lâcher. C’est comme si je fermais tous les boulons, comme si je switchais mon cerveau en mode automatique. Je sais que je vais y aller. Ça n’empêche pas que je peux perdre des gros matchs, comme en Australie, mais j’ai confiance en ce que je fais, en moi, dans tout le travail que j’ai fait ces dernières semaines, ces derniers mois, ces dernières années. Je sais que, quand mentalement je suis présent, je vais être dur à battre. »

Mais que veut dire se mettre en mode automatique ? C’est se concentrer sur l’instant présent et le jeu. Ce n’est plus le moment de réfléchir et se poser des questions. Il fallait le faire avant. Désormais, le schéma c’est : application stricte des plans de jeu choisis en amont. Du coup, il peut parler « de mode automatique », car il s’agit de reproduire ce qui a été préparé avant le match.

La confiance peut se construire dans la défaite…

Il revient sur son huitième de finale perdu contre Djokovic, en 2013. Ce fut un déclic pour lui : « Ça a été une prise de conscience que je pouvais avoir confiance en moi pour battre les meilleurs. »

Il a pris conscience qu’il pouvait battre les meilleurs, même en perdant le match. Fabuleux, il ne remet pas sa confiance dans les mains de l’unique résultat, mais dans du concret et du factuel. Sur la durée, le résultat va évidemment venir valider la confiance, mais sur du court terme, c’est une erreur. Piège dont ne tombe pas les meilleurs comme Wawrinka.

Cet état d’esprit va engendrer des conséquences multiples. Notamment celle de se décentrer de l’enjeu immédiat, et continuer à se focaliser sur l’essentiel : l’instant présent.

Wawrinka : « Ces dernières années, ce qui a beaucoup changé, c’est que j’arrive à éliminer toutes ces voix, ces petits côtés négatifs, pour me focaliser sur ce qui est important quand je suis nerveux. Ce qui est important, c’est le jeu. On se concentre sur ce qu’on sait faire de bien, et des heures à l’entraînement pour progresser. »

Certains diront qu’il a pris une raclé le lendemain. Je leur rétorquerais deux choses : la première, c’est qu’il n’y a pas que le mental qui est essentiel dans la performance. La deuxième, c’est que cette défaite ne va pas l’arrêter dans sa quête du très haut niveau et de la régularité. On entendra encore parler de lui…

Bon WE

GS

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