Trop de managers pensent qu’il faut occuper « l’espace », car ce sont eux les chefs. Ils passent plus de temps à parler, qu’à écouter. Ils donnent des conseils ou des directives, sans comprendre précisément les tenants et aboutissants de la demande. Du coup, ils ne font pas monter en compétences leurs collaborateurs, ils font à leur place. Ils ne les rendent pas autonomes, mais dépendants.
La revue management de ce mois-ci, fait un reportage sur les managers introvertis. Ceux qui écoutent plus qu’ils ne parlent, ou ceux qui réfléchissent avant de parler. Il paraît qu’ils ont le vent en poupe.
Ce reportage fait état de 4 conséquences majeures :
– Ils sont redoutables dans la négociation. Etienne Capon, directeur de la ligue nationale de handball, nous relate ceci : « Lors des négociations des droits TV, où se joue une grosse part de notre budget, si quelque chose me fait tiquer, je ne me prononce pas pendant la réunion. C’est après coup seulement, une fois que j’ai pu peser le pour et le contre à tête reposée, que je fais part de ma décision. »
– Laconiques… Mais écoutés. Grégory Schertz, directeur du réseau de magasins d’optique Maurice Frères : « S’il faut recadrer un collaborateur, je suis pris au sérieux parce que j’ai la réputation de peu parler. Quant aux réunions, elles sont mieux préparées lorsque j’y assiste, chacun sait bien que je n’aime pas perdre mon temps en bavardage inutiles. »
– Plébiscités par leurs équipes. Gérard Rodach, directeur du cabinet conseil Dalett : « Les jeunes fonctionnent mieux avec des managers introvertis qui favorisent la culture d’équipe, les décisions transverses, le dialogue et le soutien. Ils sont moins sensibles que leurs aînés aux leaders extravertis, dont le management est souvent perçu comme trop descendant. »
– Leaders à la force tranquille. Grégory Schertz témoigne : « Le marché de l’optique est chahuté par l’arrivée des mutuelles et des réseaux low cost. Je m’efforce de garder le cap sur notre stratégie, ce qui tranquillise les opticiens et les fédère autour de l’enseigne. »
Les managers introvertis ont donc le vent en poupe, mais ne vous trompez pas, ils ne sont pas forcément meilleurs que les extravertis. Ils ont des qualités différentes. Ils sont apparemment plus adaptés à la génération Y, avec plus d’écoute et d’empathie.
Si vous faîtes partie de cette catégorie de manager, ne changez pas. C’est un point fort. En revanche, vous pouvez travailler pour améliorer votre convivialité, votre spontanéité à féliciter, ou encore vous imposer quand c’est nécessaire.
C’est comme tout, l’équilibre a du bon. Dans une équipe, lorsque les deux profils sont représentés, elle peut s’avérer terriblement efficace. A bon entendeur…
GS