LA VICTOIRE N’EST QU’UNE CONSEQUENCE

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L’article de Thierry Henry, dans le France football du mardi 26 Aout, est tellement riche que j’y reviens aujourd’hui. Lundi dernier, j’ai focalisé mes propos sur la longévité. Le haut niveau c’est la régularité, donc le plus beau trophée c’est de durer.

Aujourd’hui, j’insiste sur une idée essentielle : le résultat n’est qu’une conséquence de vos actions. C’est une lapalissade ? Alors appliquez-là.

Thierry Henry a compris que le résultat est induit à partir du moment où on participe à une activité quelconque. Vouloir gagner est normal, mais parler de résultat avant de jouer, n’est pas normal. Tout le travail est donc de répondre à la question : comment allons-nous faire pour être le plus performant possible ?

Henry : « Le Barça a une identité. La plus belle chose que j’ai entendue d’un coach, c’est le discours de Pep Guardiola avant la finale de ligue des champions en 2009, à Rome. Il a dit : « Les gars, tout ce que je veux, c’est qu’à la fin du match on me dise que le Barça a joué au football. La seule chose que je ne veux pas qu’on perde ce soir, c’est notre identité. Bon match. » C’est tout. »

Pour gagner, il faut construire et avoir un projet de jeu cohérent et compris par les joueurs. Nul besoin de parler de résultat. Il est induit !

Après de tels propos, le journaliste se demande si on n’oublie pas le but du jeu, qui est quand même de gagner ? Henry : « Non, parce que c’est l’identité qui forge la victoire. Forcément. C’est quand on oublie les préceptes que les victoires deviennent difficiles, étant entendu bien sûr qu’il faut tout de même une certaine qualité. »

Il poursuit : « l’important, pour un entraîneur, c’est d’affirmer son identité. Quelle qu’elle soit. Si ton identité, c’est de défendre, pas de problème. Tu peux même gagner comme ça. Mais ça n’est parce que tu perds qu’il faut changer… Guardiola en 2009 n’a même pas parlé de résultat. Arsène, en 2006, en finale de la ligue des champions, c’était pareil… Ni Ferguson ni Arsène n’ont gagné tout de suite. Ils n’ont pas été influencés par le résultat. »

En apothéose, voici comment il conclue cette interview, lorsque le journaliste lui évoque l’idée de devenir entraîneur : « Je voudrai certainement qu’on respecte le football. Avoir une grande carrière et être dehors à minuit n’est pas compatible. Ça m’est arrivé, comme à tout le monde. Mais il ne faut pas que l’erreur devienne une habitude. Je discuterai sur le jeu, parce que c’est constructif, mais pas sur les règles ou sur les bases. Chez moi, le plaisir est dans l’exigence et la progression. Je ne peux pas jouer un match pour m’amuser. Soit on joue, soit on ne joue pas. Gagner, ça n’est que la fin du film. L’aboutissement. »

Tout est dit. Merci monsieur !

GS

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