Un bon manager dirige ses collaborateurs selon leur personnalité

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Après un excellent article, la semaine dernière grâce au coach adjoint des All Blacks, Ian Foster, je reviens aujourd’hui avec un autre Black : Dan Carter. Ce géant du rugby a accordé une interview le 9 novembre dernier, dans l’Equipe. Une nouvelle fois, un pur bonheur !

Extraits :

Au sujet de la concurrence…

Carter : « Même en concurrence, on travaille ensemble. On planifiait la manière dont on envisageait de diriger le jeu, on s’entraidait avec le souci commun du bien de l’équipe. Si je ne jouais pas, je m’assurais qu’il était en confiance avec nos lancements de jeu. On est coéquipiers plus que concurrents. Coopérer ainsi vous rend plus fort et renforce votre détermination. »

Fantastique ! Le rôle d’un entraîneur ou d’un manager n’est pas de dire qu’il faut être solidaire. Son rôle est de créer les conditions pour créer cette solidarité. Voici un outil, les faire travailler, réfléchir, construire… ensemble. L’autre n’est pas un ennemi, c’est un partenaire accélérateur de mes (nos) performances. Commerciaux, réfléchissez, questionnez, allez sur le terrain… avec vos collègues. Vous en sortirez plus fort, et l’entreprise sera plus performante !

Être exigeant avec les joueurs sans les inhiber avec la peur de l’échec…

Carter : « Un bon coach dirige ses joueurs selon leur personnalité. Certains ont besoin d’être poussés, d’autres d’un peu plus d’affection ou de douceur. L’important n’est pas le moyen employé mais le résultat : tirer le meilleur de chacun. Dans ce domaine, Steve Hansen est le meilleur. Il a toujours eu cette dimension humaine, cette intelligence émotionnelle. Et il a su s’entourer d’adjoints, Ian Foster, Mike Cron ou Gilbert Enoka, très complémentaires. »

La base du management est donc de partir des forces en présence. Qui sont les joueurs ou les collaborateurs, et ensuite on échafaude un fonctionnement, une stratégie, un style de management…

Concernant la préparation mentale…

Carter : « C’est marrant : quand j’ai débuté le rugby, en 2002, si on allait voir un psychologue pour lui parler de nos émotions, on était pris pour un dingue. Aujourd’hui, si vous n’allez pas voir un psy du sport, on vous prend pour un fou ! On ne peut plus se contenter d’être plus rapide, plus costauds, plus endurants. Avoir les idées claires, exécuter les bons gestes sous la pression, ça vient de l’esprit et ça, il faut le travailler. J’avais un petit carnet sur lequel je consignais des thèmes : respiration, contrôle de l’agressivité. »

Une routine de retour au calme…

Carter : « J’inspirais, je gardais l’air deux secondes puis j’expirais. Un geste essentiel pour que toutes les pensées, bonnes ou mauvaises, disparaissent. Je venais de tomber un ballon ? Une petite tape sur la cuisse et c’était oublié. Plein d’athlètes sont pollués par les erreurs commises dix minutes avant. Il faut être dans l’instant présent pour ne plus penser à l’enjeu. »

L’instant présent, voilà la clé de la réussite ! Mais comme le dit Carter, il faut le travailler…

Tout cela est simple ? C’est normal, c’est du très haut niveau ! Merci monsieur.

Bon WE.

GS

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