Manager, c’est raconter une histoire…

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Christophe Urios, le manager de Castres Olympique, s’apprête à disputer la finale du TOP 14 de rugby, ce week-end. Manager atypique, il nous en dit un plus sa conception du rôle d’entraîneur, dans l’Équipe de lundi dernier.

Il multiplie les entretiens individuels

Urios : « Je ne peux pas entraîner si je n’entretiens pas de bonnes relations avec les mecs. Si ce n’est pas le cas, comme à Bourgoin, je m’en vais ».

Je ne peux qu’adhérer à cette façon de manager. Manager, c’est d’abord connaître l’autre. Et pour ça, il faut passer du temps avec lui, l’écouter pour le comprendre, et ensuite savoir ce qui est bon pour lui, à partir du projet de l’entraîneur. Rien d’atypique pour le coup, mais comme ce n’est pas encore compris par tous les managers, il faut le souligner de nouveau.

Le jeu est accessoire

Urios : « Le jeu est accessoire. Je lis parfois des papiers techniques sur tel ou tel secteur… Mon cul, oui ! Si les mecs n‘ont pas envie de se battre ensemble, ça ne marchera pas. C’est pour ça qu’à la mi-temps d’un match vous me verrez rarement parler de jeu. Je laisse à Rory (Kockott) qui, lui, est au cœur du combat et sent tout ça. Moi, ma priorité, c’est de veiller au bon état d’esprit des mecs ».

Ok, si les mecs n’ont pas envie de se battre ensemble, ça ne marchera pas. Mais le jeu n’est pas accessoire. Il est autant important que le physique ou le mental. Rien n’est prioritaire, tout est important ! S’il délègue cette partie, pas de problème. Mais il est à prendre en compte quand même.

Il raconte des histoires

Urios est un adepte de faire visionner des films qui vont leur permettre d’affronter les défis : « À chaque fois, il faut que j’invente un truc. C’est ce que j’aime. Là, avant la finale, on va bien trouver une autre histoire, se la raconter, et surtout y croire jusqu’au bout ».

Je ne suis pas un supporter de visionnage de film pour motiver les troupes. Ce n’est pas leur histoire ! En revanche, la vie est une histoire et nos parcours sont des histoires. Je suis donc un partisan de raconter des « histoires vraies ».

C’est mettre du sens dans ce qu’on vit, c’est relier mes points forts avec le défis attendu, c’est remettre les choses dans leur contexte pour objectiver la situation… Notre vie est un film qui peut être transformé en œuvre d’art, car il est unique ! Il faut se l’approprier et vouloir continuer à écrire l’histoire. Mais réelle, pas fausse. Et quand l’histoire est écrite, elle est forcément belle car c’est la sienne ! Donc un des rôles du manager est d’aider ses collaborateurs à vivre leur histoire.

Bon WE

GS

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