Le métier de sportif de haut niveau nécessite de répondre à la presse et aux médias. Ça fait partie de leur quotidien, de répondre quasiment tout le temps aux mêmes questions. Mais attention, il ne faudrait pas qu’ils confondent le contenu de leurs réponses, et la manière d’aborder leur match.
C’est pourtant ce qui se passe très régulièrement. Hier soir, Monaco s’est qualifié au dépend d’Arsenal, pour les quarts de finale de la ligue des champions. Apparemment, cette qualification s’est jouée au match aller. Monaco a gagné 3-1, et les Gunners ont été suffisants dans leur préparation.
Dans l’Equipe d’aujourd’hui, le coach, Arsène Wenger relate : « On a réussi une performance assez bonne, mais bien sûr la tâche était difficile. On n’a pas bien joué lors du match aller. Inconsciemment, on avait été trop sûr de nous. Ils nous avaient surpris, nous avaient bien contrés, on n’avait pas été assez prudents et, après leur premier but, on avait été trop impatients. Monaco a été hyper réaliste et un peu chanceux sur les deux matches… »
Ils se sont donc pris pour des journalistes. Ils ont fait des pronostics avant le match. C’était Monaco, donc inconsciemment, ils étaient trop sûrs d’eux. Ça n’est même pas inconsciemment. C’est sciemment qu’ils avaient gagné avant de jouer.
Après avoir encaissé le premier but, ils ont fait preuve d’impatience. Mais pourquoi ? Parce qu’ils estimaient que c’était eux qui devaient gagner. Ils n’ont donc pas répondu au jeu, mais à l’enjeu. Ils ont donc déjoué. Ils ont donc été punis.
Wenger dit que Monaco a été chanceux. On reproche à Arsenal de ne pas gagner des titres, mais si le coach sort ce genre d’argument, ça ne m’étonne pas. Il ferait mieux de creuser sur l’état d’esprit et les fondamentaux du haut niveau, en terme de préparation, d’engagement ou de détermination.
C’est le rôle du journaliste, que de faire des pronostics, des hypothèses, des prévisions… Ce n’est pas le métier de sportif de haut niveau, que d’anticiper une victoire ou une défaite. Mais apparemment, certains (beaucoup), n’ont toujours pas fait la différence entre journaliste et sportif…
Et alors, qui veut tomber contre Monaco en quarts de finale ? A coup sûr, tous les journalistes. Les autres n’ont pas de préférence, car ils savent ce qu’est le haut niveau…
GS
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