Dans un article écrit le 22 avril dernier, je relatais les propos de Benoît Paire : « Le tennis est un sport à la con ». Aujourd’hui, un autre tennisman français, Lucas Pouille, nous démontre que le tennis est un formidable jeu, à partir du moment où l’on respecte les fondamentaux de la performance.
Pouille a battu Ferrer hier, à l’ATP Masters 1000 de Rome. Dans l’Equipe d’aujourd’hui, il nous livre des explications sur les raisons de sa réussite actuelle. Tout le contraire du fonctionnement de Paire !
Il savait où il allait…
Lors de ce match contre Ferrer : « J’avais mon plan. L’agresser sur toutes ses deuxièmes balles, attaquer et surtout ne pas me crisper sur ce qui n’allait pas marcher. Je m’attendais à un gros combat sachant qu’à Miami on avait bataillé près de trois heures ! »
Il ne pensait pas à gagner, il était focalisé et concentré sur son plan de jeu. Quand il dit « qu’il ne fallait surtout pas se crisper sur ce qui n’allait pas marcher », deux remarques :
– La première, c’est que son objectif est formulé négativement : « ne pas ». Il faut formuler vos objectifs positivement. Non pour faire du positivisme, mais parce que le cerveau ne connaît pas la négation. Toute phrase prononcée négativement, est transformée en positif par le cerveau. Si je vous dis : « ne pensez pas à un perroquet », vous voyez évidemment un perroquet.
– La deuxième, c’est que cette phrase signifie qu’il s’autorise à rater et à perdre. C’est essentiel ! Du coup, il allait constamment rester dans l’instant présent. Il n’allait pas ressasser ses erreurs, puisqu’il les accepte. Il pouvait se concentrer de nouveau sur son plan. La conséquence, c’est qu’il fut tout le temps acteur de son match.
Aujourd’hui, il peut tomber dans le piège…
Aujourd’hui, il joue en quarts de finale contre Juan Monaco, et apparemment s’il gagne, il sera tête de série à Roland Garros. Vous voyez le danger ?
Pouille répond : « C’est ce qu’on m’a immédiatement dit en sortant du court, mais ça ne doit surtout pas influer sur mon attitude. Ça va être à moi d’aller chercher le match, pas attendre qu’il me le donne. »
S’il respecte ce qu’il dit, il fera son match. Il n’aura pas la garantie de gagner, car d’autres facteurs vont rentrer en ligne de compte. Mais il restera acteur !
En apothéose, voici ce qu’il rajoute : « Jusqu’à Indian Wells (début mars), je pensais trop aux conséquences de mes résultats, je n’étais pas sur l’essentiel. »
Ceux qui lisent mes articles savent ce qu’est l’essentiel… Comme quoi, le tennis (comme tous les autres sports) n’est pas un sport à la con, à partir du moment où vous êtes focalisé sur le jeu, et non sur l’enjeu. Faîtes d’abord, après on pensera au résultat !
J’espère que Roland Garros ne va pas lui trotter dans la tête…
Bon WE
GS
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