Le Ski masculin français se porte bien. On peut même parler de problèmes de riches, car ils sont 5 dans le Top 15 de la coupe du monde et seulement quatre participeront au géant des jeux Olympiques de Sotchi. Il va donc falloir sélectionner…
Ils ont disputé, ce week-end, la dernière grande épreuve à Adelboden en Suisse. La sélection sera annoncée le 27 janvier. Si les jeux sont pratiquement faits pour Alexis Pinturault et Thomas Fanara, c’est loin d’être le cas pour Mathieu Faivre, Steve Missilier et Cyprien Richard.
Dans le journal l’Equipe de samedi dernier (11 janvier), l’entraîneur de l’équipe de France, David Chastan, nous dit comment il faut aborder ce genre de défis : « Pour faire un résultat, il faut être serein. Il faut réussir à se détacher de l’enjeu et garder sa lucidité nécessaire pour skier vite. »
Oui, mais comment faire pour garder sa lucidité et se détacher de l’enjeu ? Plusieurs sujets sont à travailler, mais la notion des objectifs est évidemment centrale. Ceux qui seront concentrés sur des objectifs de performance, qui ne dépendent que d’eux, pourront atteindre cet objectif de détachement de l’enjeu. Ceux qui seront focalisés par le résultat, auront évidemment moins de chances de s’exprimer pleinement.
Voyons ce qu’en disent les acteurs. Le plus jeune d’entre eux, Mathieu Faivre : « Je n’ai pas l’habitude de gérer ce genre de situation, c’est nouveau. La qualif, ce n’était pas un objectif de début de saison et ça l’est devenu. Faut pas prendre cette course à la légère et se dire que tout le boulot est fait, il y a une grosse partie à faire demain (hier). »
Le plus âgé, Cyprien Richard : « J’essaie de me concentrer sur le ski. Tout le reste, c’est excitant mais je ne passe pas mon temps à calculer ce qui pourrait se passer… Avec le recul et l’expérience, je sais que c’est le meilleur moyen de ne pas y être. »
Entre le plus « jeune » et le plus « vieux », il y a une manière d’aborder la compétition vraiment différente. Le mental est la gestion de l’incertitude. Les sportifs « forts » mentalement sont ceux qui se sont construit des certitudes sur eux, leur façon de skier, leur façon de s’entraîner… On perçoit le plus d’expérience chez Richard. Il est plus dans le présent et dans l’action. Faivre est plus dans le doute. Il a plus de questions. Il est plus dans l’anticipation des conséquences. Il a moins d’expérience.
Le mental est donc en étroite relation avec l’expérience. Plus vous avez d’expérience, plus (normalement) vous êtes fort mentalement, car vous avez plus de convictions et de certitudes factuelles. Rendez-vous le 27 !
GS