C’est Jean-Claude Suaudeau qui l’affirme, aujourd’hui dans l’Equipe. Le mythique entraîneur du FC NANTES, des années 90, y accorde une interview passionnante. C’est une source d’inspiration pour chaque entraîneur, chaque éducateur, chaque manager.
En voici quelques extraits :
Plaisir du jeu avant tout. Quelque soit le résultat, ils recommençaient à jouer en voulant être performant. Leur engagement n’était pas dépendant des résultats, mais du plaisir qu’ils prenaient à s’entraîner.
- Lorsqu’il est évoqué le record d’invincibilité de son équipe, qui tomba après une défaite à Strasbourg. Suaudeau : « Le lendemain de cette défaite, vous êtes tous là, les journalistes, à la Jonelière, pour voir la gueule qu’on fait. Et qu’est-ce que vous voyez ? Une bande de galopins, joyeuse, comme si on avait gagné. On se remet à faire notre petit spiel (match en Allemand), comme d’habitude. Les journalistes étaient bluffés : derrière on n’a plus reperdu ».
- A propos du spiel, qui était un sept contre sept : « Quelle rigolade ! Le lendemain du match, c’était aussi ça le décrassage. Et c’était insupportable pour le doc. Les joueurs voulaient tous faire le spiel. Plein de gens venaient voir ça, car il y avait de ces séquences ! Bon, il y avait aussi des blessés, parfois » Le journaliste lui dit que ce n’est pas très pro de se blesser le lendemain d’un match. Suaudeau : « Non, mais ça ne fait rien. Quand tu faisais le rapport avec ce que ça pouvait apporter… ça lessivait au moins la tête ».
Ils étaient forts mentalement, ils avaient des certitudes, ils avaient confiance en eux… Car ils n’étaient pas sur le résultat immédiat, mais sur les moyens à mettre en œuvre, sur le jeu, sur l’épanouissement…
- Suaudeau : « Les gars venaient à l’entraînement avec grand plaisir. Pour découvrir, et se découvrir surtout. Ils s’épanouissaient très bien là-dedans, et c’est une de mes plus belles récompenses, quand même. La joie qu’il y avait dans ces entraînements, et même tout au long de cette saison (1994-1995). Qu’est-ce qu’on a ri ! Des fois la séance durait trente minutes : « Stop, on arrête là, vous avez tout compris, pas besoin d’insister ! » Ils avaient en eux une confiance inébranlable. C’était beau, c’était beau ! ça faisait du bien de se dire : on a cette force en nous ».
Il n’y avait pas de match important. Tous l’étaient en terme d’investissement, d’engagement, d’ambition à mettre leur stratégie en place. Même à l’approche d’un titre, ils restaient focalisés sur les moyens.
- Suaudeau : « Ils n’évoquaient pas le titre. Forcément qu’ils étaient contents de gagner. Pour que le plaisir soit là, il faut gagner. Mais ils étaient surtout attachés au fait qu’ils tentaient ensemble toutes ces actions, et que ça marchait. Par séquences, on était redoutables. On arrachait tout. Ça m’étonnait moi-même ».
Enfin, il avait compris l’importance de la communication :
« Ma réussite, c’est que je les ai aidés à se découvrir eux-mêmes. Parce que je parlais beaucoup avec eux, même après l’entraînement ».
Fabuleux ! Ne vous y trompez pas, cette équipe gagnait très, très souvent…
GS
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