Dans mon article sur Rafael NADAL hier, j’ai insisté sur le fait qu’il acceptait la défaite. Il s’autorise à ne pas gagner, ce qui lui permet de tout mettre en œuvre pour être performant. Accepter de perdre, lui permet de ne pas avoir peur de perdre.
C’est justement ce que n’a pas fait Jo-Wilfried TSONGA, lors de sa demi-finale de Roland Garros, la semaine dernière.
Christophe BERNELLE, psychiatre et 170e joueur mondial en 1983, nous donne son avis sur ce match, aujourd’hui dans l’Equipe :
« L’erreur que Jo a commise, erreur qu’un NADAL n’a jamais faite de sa vie, c’est qu’il ne s’est pas donné le droit de perdre ce match contre FERRER. Quand NADAL dit : « je peux perdre », même avant un premier tour à Roland Garros, il le pense vraiment.
Il y a une différence d’éducation avec la France. Nous, on a un système de classement très précis à la FFT, avec beaucoup d’échelons, et dès qu’on commence la compétition, on ne se donne pas le droit de perdre contre moins bien classé, sinon c’est la honte. On retourne dans son club et on ressent ça quand on donne son résultat au copain. C’est sans doute une explication de la fragilité mentale en France.
FERRER n’était pas moins bien classé que TSONGA, mais il y a eu de ça dans l’appréhension du match par JO. Juste avant son entrée sur le court face à FERRER, il avait le masque. Comme obnubilé par l’idée que c’était « la chance de sa vie ». Double erreur. 1/ C’était un peu pareil pour FERRER. 2/ Jo n’a « que » vingt-huit ans et il peut avoir plein de nouvelles « chances ».
Si, à vingt-cinq ans, on n’a pas un bon coup droit, on ne l’aura jamais. Pareil pour le physique. Mais le mental, il n’y a pas d’âge pour l’améliorer. »
Tout est dit…
Photo : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:J-W_Tsonga_-_Roland-Garros_2012-J.W._Tsonga-IMG_3559.jpg