LA FORCE MENTALE DE L’ALLEMAGNE

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J’affirme, l’équipe de football d’Allemagne, championne du monde cet été, est forte mentalement. C’est toujours facile de dire cela, surtout après le titre suprême, mais je vais étayer.

Dans l’équipe magazine de samedi dernier, j’ai découvert une interview très intéressante de Thiago Motta, le joueur du PSG. Il aborde différentes idées concernant le haut niveau, mais j’ai retenu un passage où il définit le mental, sans le citer.

Le journaliste lui demande : « Une ligue des champions remportée par le Real Madrid, une coupe du monde dominée par l’Allemagne. Quelles leçons de jeu retirez-vous de ces deux évènements récents ? »

Thiago Motta : « Que même Cristiano Ronaldo avec le Real et Leo Messi avec l’Argentine ne peuvent faire la différence si, autour d’eux, leur équipe est désorganisée. A la coupe du monde, les deux finalistes avaient un plan. L’Argentine restait compacte derrière et jouait toujours la contre-attaque.

L’Allemagne, elle, s’appliquait à contrôler les débats par un jeu de passes fluide et à maintenir l’adversaire haut, loin du but de Neuer. Les Allemands le font à la perfection, d’abord parce qu’ils se sont beaucoup entraînés dans ce modèle de jeu, mais, surtout parce que chaque joueur maîtrise dans le détail sa mission au moment où il entre sur le terrain. L’un doit se déplacer pour presser haut, un autre sait déjà ce qu’il doit faire pour compenser ou pour la prochaine phase de jeu, et ainsi de suite… C’est ça le secret. »

Le mental est la gestion de l’incertitude. L’ennemi de la performance, c’est l’incertitude. Autrement dit, être fort mentalement, c’est avoir des certitudes ou des convictions, sur vous, votre métier, vos stratégies… Jamais sur le résultat, car il est par définition incertain, mais sur les moyens à mettre en œuvre pour être bon.

Les Allemands savaient exactement ce qu’ils avaient à faire dans telle situation. Ils n’étaient donc pas dans l’incertitude, ils étaient dans le moment présent. Ils n’étaient donc pas dans l’anticipation du résultat, ils étaient dans le jeu. Ils n’étaient donc pas entrain de se poser des questions pendant l’action, ils y avaient répondu en amont.

Voilà, par une clarification des rôles et missions de chacun, par des stratégies collectives clairement définies, par un travail de répétition de ces stratégies pour pouvoir les maîtriser, les Allemands ont construit leur mental.

Sans employer le mot mental, Thiago Motta nous en donne une illustration parfaite. Merci.

GS

Photo :http://3-sports.net/joachim-low-reste-a-la-tete-de-lallemagne-et-veut-gagner-leuro-2016/