Après la finale de coupe Davis, entre la France et la Suisse, il y trois semaines, j’ai écrit un article en posant la question, si nous avions perdu à cause du mental ? Ma position était que non. J’en ai la confirmation aujourd’hui.
Dans l’Equipe de mercredi dernier, Richard Gasquet revient sur cette finale, et notamment sur son match contre Federer : « C’est Federer qui a été monstrueux. J’ai essayé de changer de tactique, mais je n’ai pas réussi. C’est tennistiquement que j’ai perdu. Ce n’est pas un problème mental. Pas du tout. Il a pris la balle plus tôt. Il a frappé de tous les côtés du court. Il a bien servi, je n’ai pas fait la différence avec mon revers… Et il a une expérience incroyable : ces matches-là, il les maîtrise à la perfection. Ce n’est pas lui qui va arriver timoré ou pris par l’évènement. »
Quand on ne sait pas expliquer les raisons d’une défaite ou d’une réussite, la causalité est rapidement de l’ordre du mental. Mais un mental qui se « voit » : sauter en l’air, avoir le regard noir, serrer du poing, crier… Et quand ces comportements ne sont pas observables, le spectateur lambda en déduit que le mental n’y est pas. Le journaliste ne s’y trompe pas, en lui demandant : « On a regretté le fait que vous ne sembliez pas transcendé… »
Gasquet : « Mais y a pas à se transcender ! Je peux hurler devant la foule à chaque point, le résultat sera le même. Ceux qui disent ça ne connaissent rien au tennis. Tu peux sauter au plafond, quand le mec te fait des coups gagnants… Il avait beaucoup plus de tennis derrière lui que moi qui avais peu joué en fin de saison avec quelques pépins. Les matchs, les victoires, la confiance, ça ne se remplace pas. Même sans beaucoup d’entraînement, il savait où il allait. Sa blessure au dos n’était pas si grave. Si j’avais eu dix victoires derrière, ce n’aurait pas non plus été la même chose. »
Federer savait où il allait ! Il était donc fort mentalement. Si vous rajoutez, ses qualités techniques, tactiques et physiques, vous avez compris pourquoi la Suisse a gagné, car c’était la même chose pour Wawrinka.
Cela n’empêche pas que l’équipe de France n’avait pas assez de certitudes et de convictions factuelles, sur cette finale. Ils étaient peut être « faible mentalement », mais comme les adversaires étaient bons dans tous les domaines, nous n’avons pas perdu a cause du mental !
Bon WE
GS
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