Le FC Lorient sur le divan

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C’est par ce titre que le Télégramme fait la une du sport ce matin. C’est mon humble analyse sur la situation de cette équipe, dernière du championnat de ligue 1. Euh c’est plutôt une superbe analyse 🙂 En fait, c’est vous qui en jugerez…

Ancien joueur de la GSI Pontivy en CFA, Gilles Séro (*), diplômé en psychologie, se présente comme un provocateur de performance. Le Rennais intervient auprès des sportifs de haut niveau et des entreprises. Il porte son regard sur la situation du FCL qui reçoit Lille, samedi.

Pensez-vous que le mercato est un des éléments pour expliquer la situation du club ?

Déjà, c’est une hérésie totale que le mercato se finisse le 31 août. Cela a évidemment un impact sur l’équipe ! Un joueur qui arrive tardivement, ça peut irriter certains collègues. Ensuite, il faut un minimum de temps pour construire une cohérence tactique. Certes, Ciani et Mvuemba connaissent le club. Mais ils sont comme des nouveaux joueurs et il leur faut créer des automatismes avec leurs collègues. Or, ça nécessite du temps.

Certains voient déjà le FCL en Ligue 2. Qu’en pensez-vous ?

Sous prétexte qu’on perd quatre matchs et ça y est, c’est fini ! Mais pas du tout. Il reste 34 matchs ! Il faut se focaliser sur comment construire, comment jouer sur ses points forts, identifier les secteurs défaillants pour progresser. Contre Lille, il ne faut pas dire que la victoire est impérative. Cela se comprendrait si c’était la dernière journée. Si Lorient réalise un bon match nul, ça peut être plus intéressant qu’une mauvaise victoire.

Les joueurs sont logiquement dans le doute. Quel travail peuvent-ils faire sur le plan individuel ?

Je conseillerais de travailler sur du long terme. Le coach trouve une cohésion collective. Après, sur le plan individuel, il faut faire autre chose et ça ne se travaille pas que sur le terrain. Le comportement ne doit pas dépendre des résultats.

Sylvain Ripoll vit-il une forme de solitude ?

Oui, si lui aussi emprunte le chemin du « il faut absolument gagner ». Là, ça va être compliqué parce qu’il doit bien percevoir qu’il est possible qu’il ne gagne pas. Non, en revanche, s’il a des convictions sur son métier, la manière dont il veut le faire et s’il n’a pas peur de perdre. Sylvain Ripoll est très professionnel et très compétent. J’espère qu’il aura le recul pour ne pas s’affoler en cas de défaite et de continuer ce qu’il a entamé avec son staff. Je suis sûr qu’ils ont très bien préparé leur saison comme les années précédentes sauf qu’à un moment donné, il y a des faits de jeu. Tout n’est peut-être pas à remettre en cause. S’ils sont sur cette trajectoire-là, il n’y a pas de raison de paniquer. Si le président le vire après cinq matchs, c’est comme ça et il ira travailler ailleurs mais sa principale question sera : « Est-ce que j’ai tout fait pour construire ? Est-ce que je suis sur le bon chemin ? »

Si le président Féry devait faire un discours à ses joueurs, que lui conseilleriez-vous de dire ?

Je ne suis pas un féru des discours mais le pire serait de mettre les joueurs soi-disant devant leurs responsabilités et de dire « si on perd, il y aura des licenciements », je l’ai déjà entendu. Je ne vois pas quel impact ça peut avoir sur un joueur si ce n’est de courir dans tous les sens. Je dirais plutôt : « Exprimez-vous, on est ensemble, n’ayez pas peur de perdre même si cela ne se dit pas. Si un président permettait de lâcher la bride par rapport à ces soi-disant enjeux, je crois que ce serait bénéfique.

(*) Gilles Séro a publié dernièrement son premier livre intitulé « GAGNER – 1er sinon rien », préfacé par Mikaël Sylvestre, en vente sur son site internet : gilles-sero.com

GS

Bon WE

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