La réponse à cette question peut sembler évidente. Beaucoup vont affirmer qu’il faut forcément avoir confiance en soi pour gagner. Ils ont peut être raison.
Jean-Baptiste Grange, est devenu champion du monde de slalom le 15 février dernier. Le mardi qui suivait, il déclarait dans l’Equipe : « Je ne pensais pas que j’en étais capable ». Il a gagné, et pourtant il ne s’en sentait pas forcément capable. Intéressant.
Juste avant la course, il dit qu’il n’était pas en confiance. Le journaliste lui demande alors, de quoi il se sentait capable ?
Grange : « Je ne sais pas. Faire dans les dix ? Je ne l’avais pas fait depuis si longtemps. Je ne savais plus si je pouvais le faire. Il y en a qui sont les rois de la persuasion, qui se disent : « « Je peux le faire. » Moi, je ne suis pas dans ce registre… et je l’ai fait ! »
Il manquait de repères par rapport aux autres, il ne savait plus s’il était capable de gagner… Il était dans le doute par rapport au résultat. Mais tout le monde doit avoir des doutes par rapport au résultat. Par définition, il est incertain, donc c’est normal de ne pas être certains de gagner ou de faire telle place.
En revanche, il s’est beaucoup entraîné, il s’est accroché quand il était blessé, il a su couper quand il était fatigué, il a su s’engager pleinement dans l’action. Il dit : « Moi, mon moteur, c’est d’essayer d’évoluer, faire du ski, être avec le groupe. Ensuite, tu as les résultats en plus qui récompensent le boulot que tu as fait ».
Alors, faut-il avoir confiance en soi pour gagner ? Oui, il faut avoir un minimum de conscience de ses capacités. Mais ensuite, il faut respecter deux règles : la première c’est qu’il faut beaucoup s’entraîner. L’entraînement conduit à la perfection. La deuxième, c’est qu’il ne faut pas confondre avoir confiance dans ses capacités et avoir confiance dans le faire d’obtenir tel résultat. Douter du résultat c’est normal, car il y a des adversaires.
Il faut donc se centrer sur soi et sur ce qu’on veut faire. Avoir confiance dans le fait de gagner, on s’en fout, et ça peut même être contre productif.
L’objectif est d’être engagé et s’exprimer pleinement le moment venu. C’est probablement ce qu’à fait Jean-Baptiste. Bravo !
GS
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