L’équipe de France de Rugby, qui s’est inclinée samedi contre les gallois, avait promis de se lâcher. Apparemment, leur objectif était de prendre du plaisir. Apparemment, ils n’en n’ont pas pris. J’ai l’impression qu’ils ne savent pas comment faire.
Dans l’Equipe d’hier, plusieurs protagonistes de ce match se sont exprimés. Dusautoir : « La priorité de notre axe de travail doit être doit être maintenant : arrêter d’être fébrile, que tout le monde joue à son niveau d’entrée. »
C’est facile à dire, mais comment faire ? Il faudrait déjà savoir d’où vient cette fébrilité ?
Ils ont peur. Un joueur : « On a un petit peu peur de se faire taper sur les doigts par le staff ; oui, c’est ça. Maintenant, on est trop des petits garçons, on a peur de la mauvaise note, de la critique à la vidéo ou ces choses-là ».
S’ils ont peur de se faire taper sur les doigts, c’est que le management doit être remis en cause. Est-ce que le projet de jeu est clair et compris ? Est-ce que, plutôt que de parler de motivation, ils arrivent à créer les conditions pour que les joueurs s’expriment ? Est-ce que, plutôt que de parler de résultat, ils savent comment faire pour en avoir ?
Si leur management est infantilisant, il ne faut pas s’étonner d’avoir des réactions d’enfants.
Sans aucun doute, ce staff, mais probablement également beaucoup de joueurs, se trompent d’objectif. Ils pensent d’abord à gagner, avant de mettre les moyens en œuvre. Du coup, ils ont peur de perdre. Ils ne sont pas dans la conquête, mais dans l’évitement. Ils réagissent, mais n’agissent pas.
La preuve avec cette déclaration d’un joueur : « Le seule chose que je peux dire, c’est qu’on perd encore un match. Les semaines se suivent et se ressemblent. On travaille bien la semaine, avec un bon état d’esprit, mais le samedi, on n’y arrive pas. On a un blocage. Je ne sais pas l’expliquer. On se lâche trop tard, on attend d’avoir 10 points de retard pour réagir ».
Et ce n’est pas fini, ils veulent devenir champion du monde ! Ça n’est pas énorme tout ça ? Je ne présume en rien de leur capacité à devenir champion du monde, je dis juste qu’avant de parler, il faut faire.
GS