ÊTRE COPAIN PEUT-IL NUIRE A LA PERFORMANCE COLLECTIVE ?

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Quel drôle de question me direz-vous. Dans une organisation collective, sport ou entreprise, faut-il être copains ou amis pour gagner ? Le fait de bien se connaître et de s’apprécier, peut-il avoir des conséquences négatives sur les performances ?

Valentin Porte, le Toulousain, champion du monde de handball, nous explique dans l’Equipe de mercredi dernier, que si son équipe est actuellement en difficulté en championnat, c’est en partie parce qu’ils sont trop potes.

« C’est ma septième saison au club. Lors des premières années, l’effectif ne faisait pas rêver mais les joueurs avaient envie de tout arracher, ils étaient capables de se sauver sur un dernier match de championnat. Aujourd’hui, je ne vois plus ça dans l’équipe, je ressens des mecs bien installés. L’autre souci, c’est qu’on est trop potes. Tout le monde s’entend bien, c’est génial, mais peut être trop. Il y a des joueurs avec lesquels je m’entends très bien et auxquels je peux lancer en plein match : « arrête de faire de la merdre, bouge-toi le cul ! » Et on peut me dire la même chose, ça ne me gêne pas. Mais il y en a d’autres auxquels je n’oserais pas dire de telles choses, car j’aurais peur qu’ils le prennent mal. »

Être potes ne semble pas avoir que de bons côtés. A cause de cette amitié, certains peuvent avoir peur de « blesser ». Quand on est potes, on peut ne plus oser se dire les choses.

Alors, faut-il ou pas, être potes pour être performant collectivement ? Peu importe la réponse, il faut de toute façon, séparer l’amitié de la performance. On peut avoir des potes dans une équipe, mais sur le terrain, on n’est plus sur le registre de l’amitié, on est sur le registre de la performance.

Les difficultés de Toulouse ne sont pas dues au fait qu’ils soient trop potes. Elles sont dues, entre autre, car il doit y avoir aussi des considérations managériales, tactiques, techniques…, au fait qu’ils mélangent l’amitié et la performance.

C’est toujours mieux d’apprécier son collègue de travail ou son partenaire. Il ne faudrait pas que ce soit un handicap. Ce serait le comble. Il faut juste prendre conscience qu’il y a des moments pour tout. Le terrain est un lieu de compétition, d’engagement, de respect des consignes individuelles et collectives, de détermination… ça n’est surtout pas un moment d’expression d’amitié.

Bon WE

GS

Photo :http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Sport/Handball/Equipe-de France/n/Contenus/Articles/2015/01/17/Les-Bleus-ont-du-batailler-2189068