Depuis quelques semaines, je suis attentivement la situation des Girondins de Bordeaux. Après leur défaite au Parc des princes, le 30 septembre dernier, cette équipe est passée du haut du tableau, à la 15e place. Mais pourquoi l’entraîneur n’a pas été viré ?
Si vous ajoutez à cela, l’élimination le week-end dernier en 32e de finale de la coupe de France, contre un club de N2, vous vous dîtes que ce club n’est pas normal.
Il n’est pas normal dans le sens où il n’est pas dans le résultat immédiat, mais dans la construction d’un projet et le respect d’une stratégie. Ils ont choisi un entraîneur et ont décidé de lui faire confiance. Chapeau bas !
Dans l’Equipe du 19 novembre dernier, l’entraîneur Jocelyn Gourvennec nous livrait son analyse et ses convictions. En voici quelques extraits :
« Avoir des convictions ne signifie pas être obtus. C’est avoir des idées, bien les expliquer aux joueurs et fixer un axe. Vous savez, quand les choses ne vont pas bien, le vestiaire – et je ne parle pas seulement de l’équipe qui joue – est très en observation de l’entraîneur. Est-ce qu’il a toujours l’énergie ? Est-ce qu’il ne change pas de discours en fonction des circonstances ? Est-ce qu’il n’est pas en train de se protéger ? Ce sont des choses auxquelles il faut faire attention ».
« À partir du moment où l’état d’esprit est là, qu’il y a de la qualité, ça va revenir sans avoir besoin de crier sur les joueurs ou de les traiter de moins que rien ».
« Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais mon expérience me fait dire que lorsqu’on garde un axe, qu’on est plein d’abnégation et qu’on bosse, ça finit par rebasculer sur du positif. »
« Notre classement est ce qu’il est, on sait pourquoi on en est là, mais pour moi ça ne reste qu’une conséquence. Ce qui est important c’est ce qu’on met dans le contenu, l’exigence de la passe, parce que c’est ça qui relie les joueurs et qui fait la différence. Faire un extérieur du bout du pied de manière désinvolte, pour moi, c’est inconcevable. »
Je vous le dis, cet entraîneur doit rester en place !
Un entraîneur est le plus souvent limogé, par son manque de résultat. Il devrait être limogé par son manque de compétence, son manque de vision, son manque d’idée, son manque de cohérence dans son management…
Oui, les résultats sont un indicateur, mais ils ne sont aussi qu’une conséquence. Et c’est quoi le temps pour juger de la compétence d’un entraîneur ? C’est totalement arbitraire, mais ce qui est sûr, c’est que n’importe quel entraîneur au monde peut perdre 5 matchs d’affilés.
Bravo aux dirigeants des Girondins de Bordeaux ! Ils assument leurs choix par des actes : faire confiance à l’homme qu’ils ont choisi. Ils ont le courage d’assumer !
Bravo à Jocelyn Gourvennec qui maintient un cap et une direction dans ses convictions. Il ne change pas d’idées tous les 4 matins. Il ne tire pas la couverture en accusant les autres. Il assume et travaille !
Je suis donc curieux de voir la suite. J’espère qu’ils vont maintenir ce cap, et virer l’entraîneur sur des reproches de compétences, plutôt que sur des manques de résultats ponctuels. Est-ce que les deux vont de pairs ? Oui, probablement, mais le temps est incompressible pour en juger !
Affaire à suivre…
Bon WE.
GS
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