Faut-il avoir perdu avant de pouvoir gagner ? Quand on regarde de près, le parcours des grands champions, c’est souvent (toujours) le cas. Et vous, dans votre vie, est-ce que ça n’a pas été également le cas ?
La machine de guerre qu’est l’équipe de France de handball depuis dix ans, est passée par ce stade. Plus qu’une défaite, ils ont éprouvé un sentiment d’injustice et d’escroquerie. C’était le 1er février 2007.
Le journal l’Equipe, de mardi dernier, retrace l’histoire de ce groupe, et revient sur son acte de naissance :
« 1er février 2007, l’Allemagne forcément, pour faire un remake de Séville, il faut des Allemands, vient de sortir la France en demi-finales du Mondial, à Cologne, devant plus de 20000 spectateurs, au bout d’une rencontre asphyxiante et de deux prolongations (32-31).
Quelques secondes plus tôt, Michaël Guigou avait pourtant chipé le ballon et égalisé, mais les arbitres refusèrent le but pour une faute… Allemande. Un non-sens absolu, d’autant que les défenseurs de la Nationalmannschaft avaient à peine touché le feu follet français.
Olivier Girault, le capitaine des bleus, n’en revient pas. Il se contient, parle de « mascarade » alors que, dans sa tête, fusent les pires insultes. Les hommes de Claude Onesta sont abattus.
« Un vestiaire de morts vivants », décrira le sélectionneur, mais qui ne se relèveront pas, défaits deux jours plus tard par le Danemark (27-34) dans le match pour la médaille de bronze. »
Une fois cette histoire vécue, ils auraient pu sombrer. Comme beaucoup… Ils auraient pu se plaindre et ressasser sans arrêt le passé. Et bien non. Ils ont décidé de prendre leur destin en mains. Extrait :
« Pas question de chouiner ou de faire les chiens battus, il faut trouver un remède pour ne plus pouvoir se faire voler : devenir injouable. « La seule façon de ne pas être battus par les arbitres ou autres, c’était d’être plus forts au point qu’ils ne puissent plus nous battre, expliquera plus tard Onesta. Que les méchants ne puissent plus nous enterrer. » « Au lieu des pleurs, il fallait monter d’un cran », rappelait Philippe Bana, le directeur technique national depuis 1995. »
La graine de la victoire future était plantée…
Les experts vidéo, Sylvain Nouet et Vincent Griveau, se mirent alors au travail : « On a comparé notre jeu avec les six meilleurs du mondial, à partir d’un logiciel. C’est une étude qui reposait sur 4500 lignes informatiques, chaque ligne contenant dix-sept informations. Un certain nombre de choses déterminait notre échec : le manque de précision, de relations entre les lignes, on enclenchait des mouvements juste pour enclencher des mouvements… En décembre 2007, l’étude était prête et on l’a présentée aux joueurs. »
Vous perdez ? Recommencez, mais pas avec les mêmes armes. Augmentez la qualité de votre travail, préparez mieux, renforcez votre exigence…
L’injustice, la défaite, l’échec… sont autant de déclencheurs pour élever votre niveau. Tous les « grands » d’aujourd’hui, ont perdu hier. La défaite devient donc salutaire, à condition de toujours resté ambitieux.
Très bonnes vacances et au 23.
GS