Olivier est entraîneur de football professionnel à Dijon (ligue 2). J’ai revu Olivier (on s’était un peu côtoyé, lors de notre passage comme joueur au Stade Rennais), lors d’une intervention devant le staff de Dijon, il y a 3 trois ans. L’entraîneur était Patrice Carteron, et Olivier était son adjoint. Nous avions échangé et j’ai vite compris que c’était quelqu’un de curieux et très qualitatif dans son approche de ce métier. Il veut analyser et travailler tous les éléments qui composent la performance. J’ai donc rapidement pensé à lui pour ce type d’interview. Je n’ai pas été déçu. Jugez plutôt de la précision et de la cohérence de son projet…
Gilles Séro : Quels sont tes conceptions de management ?
Olivier Dall’Oglio : « La base est de travailler dans un cadre bien défini et structuré. J’annonce toujours les règles du jeu : principes de vie commune, les valeurs et les comportements attendus en dehors et sur le terrain….en insistant bien sur le fait que nous sommes tous au service du club. Le collectif avant tout, bien sûr !
Le respect des uns envers les autres rentre dans ma philosophie ; j’accorde beaucoup de temps à l’écoute des joueurs et je peux expliquer mes choix avec franchise. La communication me semble l’élément majeur et il est le plus délicat car l’interprétation ou la compréhension ne sont pas si évident que cela peut paraitre. Les mots employés sont importants, il est nécessaire d’y mettre beaucoup d’attention. Dans le rapport avec les joueurs, un élément majeur de leur progression reste le déblocage des » freins psychologiques « limitant le potentiel ,on a tous des valeurs ,des croyances, des vécus différents qui peuvent être des alliées mais aussi des barrières imaginaires qu’ils faut faire sauter pour s’épanouir en exploitant tout notre potentiel et éviter par la suite des frustrations.
C’est un vaste programme mais cela fait partit de notre boulot de coach, que d’explorer ce domaine pour repousser certaines limites ».
GS : Comment fais-tu pour que tes joueurs soient motivés de façon régulière ?
OD : « Outre les objectifs collectifs, on aussi des objectifs individuels de travail qui sont des axes de progression sur différents secteurs (physique, technique,…) dans le but d’améliorer leur potentiel. Ils ne sont plus simplement axés sur le seul objectif de jouer en compétition (même si c’est la finalité !) mais dans une optique de développement personnel. Avec parfois l’aide de support vidéo, (en débriefing de match ou d’entrainement ou de match de très haut niveau) je communique avec eux aussi sur leurs attitudes et comportements en plus des aspects techniques, ce qui donnent aussi un sens à leur travail et à leur nécessité d’avancer en trouvant une motivation. J’essaie de leur faire comprendre que le travail de qualité au quotidien est obligatoire quelle que soit leur situation du moment » !
GS : Comment tu définirais le haut niveau ?
OD : « La régularité dans les performances.
Recherche de progression individuelle dans tous les domaines. Force de caractère, détermination et intelligence pour garder le cap définit et s’y tenir sur le long terme. Répétitions des gestes de bases du footballeur (contrôle, passe) et vision. Pour cela il est nécessaire d’élaborer » un plan de marche équilibré » entre travail au quotidien et récupération ».
Mise en perspective avec mes convictions :
Pour ceux qui lisent mes courriers toutes les semaines, vous retrouvez l’essentiel des idées qui sont développées dans cette interview : il pose un cadre, il passe du temps à écouter ses joueurs, il fixe des objectifs individuels de performance, il utilise la vidéo, il donne du sens, il est exigent au quotidien.
J’espère qu’on entendra parler de lui au plus haut niveau, car cette approche qualitative et cohérente, est loin d’être partagé par tous les entraîneurs.
Je remercie Olivier pour sa disponibilité et l’intérêt qu’il a porté à cet exercice.
GS
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