Les sportifs de haut niveau sont comme des formules 1. Un grain de sable peut faire dérailler la machine. La précision de la préparation est primordiale pour performer en compétition.
Rafaël Nadal le sait, mais il est quand même entrain d’expérimenter cette idée. La machine de guerre est grippée. Il s’est fait éliminer cette semaine, dès le troisième tour, du tournoi de Miami. Il peut perdre, mais c’est apparemment la manière qui inquiète. Mais que lui arrive t-il ?
Dans l’Equipe de mardi dernier, Toni Nadal nous livre sa version : « Dans un tournoi, c’est important de bien taper la balle. Mais ça ne suffit pas. Dans un match, il faut aussi être serein. A 3-3 au premier set, Rafa a eu une balle de break. Mais il a fait une faute en coup droit. Et ça a suffit à le perturber. Quand on était en Australie ou même à Rio, Rafa ne frappait pas très bien la balle. Indian Wells, c’était très bien. Mais ici… ça n’a rien à voir avec le vent ou la cheville. C’est un manque de confiance. Quand on perd trop souvent, l’intranquillité s’installe. Et on entre dans un cercle vicieux. Je crois que ses coups sont là. Sauf sur les moments importants. »
Rafaël Nadal poursuit : « Ce n’est pas une question de tennis. La question aujourd’hui, c’est d’être relâché sur le terrain. Il y a un mois ou un mois et demi, je vous aurais dit que je n’avais pas le jeu. Mais, depuis, mon jeu s’est amélioré. Dans le même temps, je suis trop nerveux à de nombreux moments et sur des points importants. Sur le court, je me sens plus fatigué que d’habitude. Et je ne sens pas que ma frappe ira où je veux qu’elle aille. Je n’ai pas confiance dans ma position sur le court. Je dois stabiliser mes nerfs. »
C’est quoi le problème ? Il veut gagner sans être totalement prêt. Il veut aller plus vite que la machine. La Ferrari n’est pas prête. Aujourd’hui, elle peut rouler à 200 km/h, mais pas à 300.
Il faut qu’il se recentre sur les moyens à mettre en œuvre pour être bon. Le jour où il aura réglé les « détails », qui pour le coup, n’en sont pas, il sera de nouveau fort mentalement, car il aura des certitudes sur lui et son jeu.
Ce manque de confiance, dont il parle, sera réglé par le retour d’un excellent niveau physique. Pour lui, c’est aujourd’hui la clé, car techniquement et tactiquement, il est au top.
L’intranquillité ne doit donc pas s’installer par l’enchainement des défaites. L’intranquillité est la conséquence d’une machine qui est encore à régler. Il faut faire un travail précis et qualitatif, pour acquérir des certitudes, et ainsi, chasser l’intranquillité… Et ainsi, retrouver la victoire…
Bon WE
GS
Photo : http://movietvtechgeeks.com/rafael-nadal-knocked-out-of-2015-miami-open-by-fernando-verdasco/