LE CERVEAU EST UN MUSCLE

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« Le cerveau est un muscle, il faut l’entraîner ». C’est Carlos Rodriguez qui le dit. Il entraîne la joueuse de tennis, Li Na. Le jour de sa victoire à l’open d’Australie, le 25 janvier dernier, il accordait une interview intéressante dans le journal l’Equipe.

Le journaliste lui demande comment il travaille le mental ? CR : « Le cerveau est un muscle, il faut l’entraîner. Le tennis est une routine. Quand on rentre sur le terrain, ce sont des automatismes qui vont s’exprimer. Quand la joueuse va servir ou retourner, c’est l’inconscient qui joue systématiquement. Si elle est dans la réflexion, elle se retrouve aux vestiaires très vite. Par conséquent, il faut programmer avec de la visualisation dans le travail. Si la joueuse ne sait pas intégrer ce qu’elle veut réaliser sur un court, ce n’est pas le jour du match qu’elle va se dire : je vais faire ça, ça et ça. Il faut le préparer, le voir, l’entraîner, l’intégrer. Ensuite, la joueuse est plus résistante aux émotions. »

« Le cerveau est un muscle, il faut l’entraîner ». Oui, oui et oui. Il ne viendrait pas à l’idée aujourd’hui de dire que physiquement, ce n’est pas la peine de s’entraîner, dans le sport de haut niveau. Pour le mental, c’est pareil. En plus, la majorité des sportifs ne savent pas ce qu’est le mental, donc ils ne le travaillent pas. Par conséquent, il faut beaucoup s’entraîner, sinon le « naturel » revient vite.

« Le tennis est une routine ». Mais le sport de haut niveau est une routine. Le haut niveau, c’est l’automatisation, la répétition. C’est la capacité à répéter cette routine qui permet de devenir régulier.

« Si elle est dans la réflexion, elle se retrouve aux vestiaires très vite ». Autrement dit, si elle se pose des questions pendant l’action, elle va se faire expédier. C’est ce que j’appelle la gestion de l’incertitude, soit ma définition du mental. Les questions que l’on se pose sont « normales ». Construire son mental, c’est y répondre, c’est faire des choix. Dans l’action, il n’y a pas de place pour « cogiter ». Dans l’action, il faut appliquer son plan de jeu, sa stratégie, être acteur… Après le match, il y a tout le temps pour analyser.

« Ensuite, la joueuse est plus résistante aux émotions. » C’est une logique implacable : plus vous êtes focalisé sur les moyens à mettre en œuvre pour être performant, moins vous êtes sujet aux émotions. Moins votre plan d’action  est clair, plus vous serez focalisé sur le résultat, et donc plus vous serez sujet aux émotions.

GS

Photo :http://www.ultimatesportstalk.com/2013/03/19/li-na-hoping-to-return-with-a-bang-in-miami-tennis/