Doit-il y avoir de l’affectif dans le management ? Certains affirment que oui et d’autres que non.
Dans l’Equipe magazine de samedi dernier, nous pouvions lire une interview très intéressante de Bernard LAPORTE. Cet entraîneur de rugby au RC Toulon, fut également secrétaire d’Etat et homme d’affaires. Il nous livre sa vision du management.
« Si tu n’aimes pas les autres, tu ne peux pas être manager. Car c’est quoi, être manager ? C’est s’occuper des autres, ce n’est que ça. La première chose dont je m’assure, c’est d’avoir des bons autour de moi. Je veux pouvoir déléguer et avoir confiance. Ensuite, j’aime les gens avec qui je travaille. A mes joueurs, je parle souvent d’amour…
« … Quand t’es manager, tu dois tracer un cadre. Faire respecter les règles. Mais ce n’est pas gueuler tout le temps. L’autoritarisme et l’autorité, cela n’a rien à voir. Je me suis soûlé la gueule avec eux, j’ai bu des coups jusqu’à quatre heures du matin sur la plage. Delon Armitage était surpris. Mais où est le problème ? Simplement, s’ils sortent dans le fossé, c’est à moi de les ramener sur la route. Il faut être dur quand ça ne va pas… Je leur dis : « Quand je me mets en colère contre vous, c’est que je vous aime beaucoup. Si je ne vous aimais pas, je ne serai pas là. » Après notre défaite à Oyonnax, je leur ai demandé : « Dîtes-moi la vérité, les gars. Vous avez envie ou pas ? Si vous n’avez pas envie, je vous embrasse sur la bouche et je m’en vais. J’ai d’autres choses à faire dans la vie, j’espère que vous aussi vous en aurez d’autre. » Il y a des mecs en équipe de France, je ne leur ai rien dit, mais ils n’ont fait qu’une ou deux sélections… »
Alors, doit-il y avoir de l’affectif ou pas dans le management ? A mon sens, le problème ne se situe pas en ces termes. L’important est de poser un cadre de fonctionnement et d’en faire respecter les règles.
Il ne faut pas confondre avoir de l’affectif envers ses collaborateurs et manager à l’affectif. Laporte a de l’affectif envers ses joueurs, mais il ne manage pas à l’affectif. Il est capable de faire respecter les règles pour le bien être du groupe.
Si, sous « l’emprise » de l’affectif, vous n’êtes plus capable de prendre des décisions « fâcheuses », mais pour le bien du groupe, n’entretenez pas de relation affective avec vos collaborateurs. En revanche, si vous savez faire la part des choses, aucun problème.
Encore une fois, il n’y a pas de règles universelles. Manager comme vous êtes… Mais soyez cohérent et respecter les fondamentaux du pilotage de groupe.
GS
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