LA CULTURE DU HAUT NIVEAU DES ALL BLACKS

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Samedi, l’équipe de France de rugby va affronter les All Blacks, en quart de finale de la coupe du monde. J’ai suivi ce midi la conférence de presse de Philippe Saint-André, le coach français. J’ai retenu une phrase : « il nous reste quelques jours pour trouver ce surplus d’état d’âme. » Aie, Aie, Aie… Ce match risque d’être compliqué…

En revanche, quand on regarde du côté des Blacks, quel bonheur !

 « On travaille sur ce que l’on peut contrôler » ou encore « Il faut accepter ce sur quoi on n’a pas de prise ». C’est Gilbert ENOKA, le manager adjoint des rugbymans néo-zélandais, qui prononce ce type de phrase, aujourd’hui dans l’Equipe.

C’est exactement ma définition du mental : la gestion de l’incertitude ! Se focaliser sur ce qui ne dépend que de soi pour être performant, et accepter qu’il existe quantité de facteurs sur lesquels, nous n’avons aucune prise.

Ex coach mental et volleyeur international, ENOKA raconte :

« Je ne suis pas un « motivateur », ces gars n’ont pas besoin de ça. Mon rôle est de leur offrir des techniques pour gérer les tensions de la compétition. Le cerveau a trois zones : l’instinct, les émotions et la réflexion. Cette dernière s’efface sous l’effet du stress. L’obligation de résultat peut crisper ou inhiber si on pense à l’enjeu, au regard du public ou au jugement médiatique. Si on est trop dans l’après, on devient anxieux. Si on pense trop au passé, ça peut être douloureux. Il faut juste revenir à la simplicité du moment présent. »

La règle est donc « ici et maintenant », avec des objectifs de performance. L’objectif est de s’exprimer indépendamment du score ou du présupposé enjeu.

Contre les Argentins, lors de leur premier match, ils ont été malmenés. Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils sont restés acteurs. Plutôt que de se recroqueviller, ils ont continué à développer du jeu.

D’après cet article, ENOKA a fait aussi comprendre aux entraîneurs l’intérêt d’être coachés pour optimiser leur capacité d’analyse, relationnelle et décisionnelle.

Il a aussi fait évoluer la culture des All Blacks : « Fini la verticalité des coachs qui ordonnent à des joueurs qui exécutent. Ces derniers sont associés, voire responsables des choix tactiques. Des « cellules » dédiées aux différents compartiments de jeu sont animées par des leaders. La discipline ? Les joueurs ont eux-mêmes établi des règles et sont chargés de les faire appliquer. »

C’est pas fantastique le haut niveau ?

GS

Photo : zimbio.com