LA CULTURE DE LA GAGNE DE DESCHAMPS

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Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France de football est aujourd’hui reconnu comme un grand manager. L’image de la culture de la gagne lui colle à la peau, mais c’est quoi cette culture de la gagne ?

La culture de la gagne, ce n’est pas parler plus fort que les autres ou annoncer des objectifs élevés, ou encore crier sur tous les toits que l’on déteste la défaite. C’est avant tout un comportement, une exigence au quotidien, une cohérence dans son management, des stratégies claires et perspicaces… C’est toute une accumulation d’actions, plus que des paroles.

Dans la revue management de ce mois ci, un long reportage est effectué sur les méthodes de management de Deschamps. Sa manière de manager se résume en quatre leçons :

–      Maîtriser l’art du retourner

Deschamps : « Non, rien n’est jamais désespéré. Il faut toujours y croire. Si l’entraîneur n’est pas le premier à y croire, c’est mort. » Cette phrase, qui peut paraître anodine est terriblement vraie. Elle revient à un postulat du management : « manager = se manager ».

–      Le vrai talent, c’est d’en donner aux autres

Deschamps : « Je ne vais pas apprendre à un de mes joueurs à tirer ou à centrer. Mais je peux le mettre en confiance, le soutenir, l’encourager. Un type peut être très fort, s’il n’est pas bien dans sa tête, il est mort. » Le journaliste poursuit : « Or le système DD, c’est bien de se mettre au niveau des joueurs, de les écouter, puis de répéter inlassablement les mêmes messages à des post-ados pas très concentrés. » Ce qu’il faut retenir ici, c’est qu’il utilise des leviers de motivation simples et très efficaces : il écoute, il encourage, il valorise.

–      Pour contrôler une équipe, il faut la trianguler

Dans chaque groupe qu’il manage, il choisit trois « DG ». Deschamps : « Si vous en prenez deux qui décident au nom du groupe, il peut y avoir un désaccord, et là, plus personne ne peut trancher. Trois, le principe est clair : c’est le minimum requis pour dégager une majorité. Deux sont sur une position… et le troisième se range derrière. » C’est un principe démocratique juste et très cohérent.

–      Avoir pour principe de ne pas en avoir

Il est en fait très pragmatique dans son management. Le journaliste : « Deschamps a une valeur, l’équilibre de l’équipe est plus important que celui des joueurs, mais il n’a pas de principes. S’il faut reprendre Nasri, car il est en forme, il appelle Nasri. Et il le vire sans état d’âme s’il ne donne pas de résultats. »

Ce pragmatisme est en fait un management factuel. Il laisse de côté les suppositions, les superstitions, les rancœurs… pour ne se consacrer qu’à des faits.

Beau boulot !

GS

Photo: http://www.ledauphine.com/sport/2011/10/03/deschamps-(om)-je-n-aime-pas-jeter-en-pature-mes-joueurs