Lors d’une interview dans le journal l’équipe du jeudi 12 juin, l’entraîneur de football du Brésil, Luiz Felipe Scolari, nous livre quelques bribes de sa méthode de management. Je retiens une idée essentielle : il s’attache à connaître et à comprendre ses joueurs.
Scolari : « … Un mélange de réunions collectives et d’entretiens individuels, notamment à la veille d’un match, quand je sens que des joueurs méritent une attention particulière. Dans 70% des cas, cette discussion a lieu dans la chambre du joueur. C’est une façon de me mettre sur un pied d’égalité avec lui. Pour solliciter ce tête-à-tête, j’adresse au joueur un message écrit sur papier, que je fais placer sous la porte de sa chambre. Pour appréhender la psychologie du joueur, je m’appuie sur trente ans d’expérience. »
Il veut comprendre le joueur, il « tue » les zones d’ombres, il veut se mettre sur un même pied d’égalité, il propose une discussion, il chasse les incertitudes… C’est parfait.
Scolari : « La préparation psychologique d’une équipe est très importante. Depuis la fin des années 1990, je travaille avec Regina Brandao, qui possède une formation en psychologie du sport. Son rôle est de tracer un profil de chacun des joueurs et de me relayer comment chacun d’entre eux se sent individuellement et au sein du groupe. Cette approche scientifique me sert de support pour le travail au quotidien sur le terrain. C’est un outil pour bâtir une équipe gagnante. »
Voilà ce qu’est le haut niveau. Dans tous les domaines qui composent la performance, il s’entoure d’experts. Il consulte, prend des avis de professionnels, délègue… et ensuite il tranche. Il a 65 ans, mais son management est très moderne.
GS