Dans l’Equipe d’aujourd’hui, nous pouvons lire une interview de Lilian THURAM (champion du monde de football en 1998), accordé au quotidien espagnol El Pais.
THURAM assure que pour gagner, « tu as besoin de joueurs qui ont une tête bien faite. Quand je suis arrivé à Barcelone, j’ai trouvé des personnes équilibrées, normales. Puyol, Valdès, Iniesta… Ils ne pensent pas être le centre du monde parce qu’ils sont des joueurs de foot connus. Les Français, eux, ont oublié l’humilité. Pour comprendre que quand tu joues pour un pays, tu représentes quelque chose de beaucoup plus important que ta propre personne. Il y a une règle absolue : pour être une grande équipe, tu dois en priorité te mettre à disposition de ton coéquipier et réciproquement. En France, on a eu beaucoup de joueurs très loin de cela et qui vivaient le football d’une mauvaise manière ».
Mais ça veut dire quoi l’humilité ? Dire que les autres sont meilleurs ? Faire des sourires à tout le monde ? Ne pas s’acheter une grosse voiture ? Se remettre tout le temps en question ?
Tout ça c’est du vent. L’humilité n’a jamais fait des grands joueurs. Il ne faut pas confondre l’humilité et le professionnalisme. Puyol, Iniesta… sont surtout de grands professionnels. L’humilité, ça ne veut rien dire !
Ce qui est important c’est l’exigence quotidienne dans les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour être bon. Humble ou pas humble, peut importe. Ça n’a rien à voir avec la performance et le haut niveau.
Ce qui compte, c’est de savoir ce qu’est le haut niveau : être centré sur ce qui ne dépend que de soi dans la performance, avoir des objectifs précis et mesurables, préparer ses matchs, savoir les analyser, connaître ses points forts…
Mais pour arriver à avoir « des têtes bien faites », encore faut-il les former dans ce sens…
Photo : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lilian_Thuram.jpg