BRÛLER UN CIERGE

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Je reviens aujourd’hui (voir l’article d’hier) sur le match de football Sochaux-Evian (2-1), hier soir. Ce sont ceux qui ont le plus employé l’expression : « on va voir si on est des hommes » qui ont perdu. Alors ? Ce ne sont pas des hommes ?

Plus sérieusement, nous touchons ici au sujet de la motivation. La motivation est comme le résultat, c’est une conséquence. Il faut donc créer les conditions pour que les joueurs ou les collaborateurs soient motivés. Mais pas en le disant, en le faisant. La motivation, ça ne se dit pas, ça se créer !

Le problème de ce genre de discours, soit disant mobilisateur, est triple. Premièrement, il décentre les joueurs de l’essentiel : le jeu.

Deuxièmement, il faut le renouveler tous les week-ends, car vous ne pouvez pas dire la même chose le week-end suivant, sous peine que votre discours n’ait plus d’impact. J’imagine si les joueurs d’Evian avaient gagné hier soir. Qu’aurait-il fallu inventer samedi prochain ?

Troisièmement, il conduit inévitablement à l’irrégularité.

De plus, pour preuve que ce genre de discours n’a rien à voir avec la motivation. Voici les propos de l’entraîneur d’Evian, Pascal DUPRAZ, aujourd’hui dans l’Equipe : « Il nous faudrait davantage de conviction, de concentration et pas seulement pendant quatre-vingt-quinze minutes d’une rencontre. La spirale doit s’arrêter (trois défaites d’affilée)… ».

« Davantage de conviction… » : Pourtant ils avaient placé les débats sur la fierté d’être un homme…

« Davantage de concentration… » : La concentration dépend des objectifs. Lorsque l’on parle d’obligation de résultat avant un match, la concentration est sur le résultat. Les joueurs ne sont donc pas concentrés sur ce qu’ils ont à faire, mais sur les conséquences de ce qu’ils vont faire…

« La spirale doit s’arrêter… » : Oui, mais comment ? Peut être revenir aux fondamentaux de la performance : consignes individuelles et collectives clairs, jouer sur ses points forts, déterminer des objectifs de performances, valoriser, déléguer, recadrer, lâcher prise avec le résultat…

Nul besoin de « brûler un cierge », comme le dit l’entraîneur Pascal DUPRAZ…

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